Police de Châteauguay: un bond des fraudes de 59 %

Les crimes contre la propriété ont augmenté de 6,3 % sur le territoire du Service de police de Châteauguay en 2024. Cette donnée est attribuable aux fraudes qui ont fait un bond de 59 % durant la même période, révèle le dernier rapport annuel du corps policier.

Les principales victimes de fraude : les aînés et les personnes vulnérables, mentionne Jean-Pierre Pelletier, inspecteur et chef de la division des enquêtes criminelles et des normes professionnelles au Service de police de Châteauguay. «De concert avec nos agents sociocommunautaires, d’autres corps de police, on tente de travailler des opérations concertées pour réduire ce nombre de fraudes par la prévention ou avec des arrestations», souligne-t-il.

La fraude téléphonique demeure répandue auprès des aînés peu familiers avec les dernières technologies. Ils sont piégés dans un stratagème après avoir répondu à un appel affichant un numéro connu. «Ils vont leur demander de l’argent. Une deuxième tierce personne va se présenter à l’adresse et récupérer soit la carte de crédit, de débit ou l’argent comptant pour une personne en difficulté dans un poste de police qui a besoin de sous. La personne âgée ou vulnérable va remettre l’argent», explique M. Pelletier. Le nombre de dossiers ouverts est passé d’une moyenne de 175 à 278 en 2024.

Vols de véhicule en baisse

En revanche, le vol de véhicule a diminué de 34 % en 2024; une première en 4 ans souligne le Service de police. Jean-Pierre Pelletier réfère aux opérations de corps policiers menant à des arrestations, entre autres, pour expliquer le déclin. Celles réalisées au port de Montréal, les dernières années, constituent un exemple. «De façon concertée au Québec, on a travaillé le noyau dur qui fait de l’exportation. Ces exportateurs génèrent plusieurs personnes qui vont faire des vols d’autos», affirme M. Pelletier.

Le harcèlement en hausse

Le Service de police de Châteauguay a enregistré une baisse de 4,1 % du nombre de crimes contre la personne l’année dernière. Cependant, les plaintes de harcèlement criminel ont connu une hausse de 17 % sur le territoire. La formation du corps policier en contrôle coercitif, qui se traduit par des actes et stratégies pour isoler un conjoint dans une situation de violence conjugale, explique la montée des plaintes, selon le Service de police. «Lors d’interventions, les policiers posent des questions précises pour détecter ce volet. Les femmes se rencontrent qu’elles vivent aussi du harcèlement», résume Ginette Séguin, directrice du Service de police de Châteauguay.

La nature du harcèlement est diverse, il peut s’agir d’une cause civile entre deux personnes aux prises avec un litige ainsi qu’entre partenaires intimes. Les accusations pour harcèlement découlent bien souvent de plaintes déposées précédemment. Le Service de police cite en exemple le cas d’une femme ayant porté plainte pour voies de fait contre son conjoint. «Durant le processus judiciaire, monsieur utilise d’autres stratagèmes pour mettre une pression sur la dame. On va être capables de porter des accusations de harcèlement», détaille M. Pelletier.