Propos injurieux et menaces : un entraîneur de soccer U-13 suspendu

L'événement est survenu lors de la finale régionale du championnat U-13 masculin du Sud-Ouest qui opposait une équipe de Châteauguay à celle de Mercier. (Photo : Archives)
Une fois de plus, des gestes et des propos déplacés d’un parent à proximité d’un terrain sportif ont fait en sorte que des enfants ont été lésés et ont mené à la suspension du responsable qui ne pourra plus entraîner une équipe de soccer au Québec.
Cette fois, l’événement est survenu lors de la finale régionale du championnat U-13 masculin du Sud-Ouest, à Coteau-du-Lac. Le match opposait Châteauguay à Mercier.
Emile Leboeuf a vécu l’histoire de près puisqu’il est l’entraîneur de l’équipe adverse et qu’il a été à même de constater les fâcheux évènements. «C’était serré, c’était 1-1, mais l’entraîneur de l’autre équipe faisait constamment des commentaires sur l’arbitre. À un moment, ce dernier a dit ça suffit et il a servi un carton jaune à l’entraîneur», raconte le jeune homme qui dirige son frère dans la formation de Châteauguay.
L’arbitre sert alors un carton jaune au dirigeant qui continue à enguirlander l’officiel et à lui servir des bêtises.
«L’arbitre lui donne alors un deuxième carton jaune, qui devient un rouge par accumulation. Il doit donc quitter parce qu’il est expulsé. Mais plutôt que d’obtempérer, il continue à argumenter et devient même agressif. Puis il fait un pas vers l’arbitre qui a visiblement eu peur. Il décide alors de reprendre le ballon et de siffler avant d’annoncer la fin du match», lance Emile Leboeuf. Ses troupiers l’ont ainsi emporté par défaut 3-0 et ont obtenu non seulement le Championnat, mais aussi une qualification pour le tournoi provincial à Magog, des 20 et 21 septembre lors du Tournoi des Grands A.
Un moment charnière
Le jeune entraîneur qui a accepté en début de saison de prendre la relève de l’équipe après que son père soit décédé en juin, trouve déplorable qu’un adulte puisse faire vivre ça à de jeunes athlètes. «Ce sont des jeunes de 13 ans et moins. La partie était serrée et ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Mais il a fait en sorte que son équipe soit éliminée. C’est triste pour les jeunes sportifs», déplore Emile Leboeuf dont l’équipe a ultimement perdu en demi-finale, lors des tirs aux buts à Magog.
Du côté de l’ARSSO, l’Association régionale de soccer du Sud-Ouest, on a pris mesure des débordements de l’entraîneur et ce dernier est maintenant suspendu au niveau provincial.
«Un mémo lui sera envoyé, mais même son club local ne le reprendra pas», valide Manon Sasseville, directrice générale de l’ARSSO. «Ça arrive à l’occasion de voir des gens agir comme ça, mais on a mis des règlements plus sévères pour que ça arrive moins. On a prévu des suspensions et des amendes aux clubs, mais ce qu’on doit retenir c’est que nous visons tolérance zéro», affirme la responsable qui veut voir primer la sécurité des jeunes et des arbitres.
Elle parle d’un mauvais exemple et indique que ça arrive souvent dans les plus jeunes équipes. «On essaie de faire cesser, mais ça arrive et on voit la violence avoir un regain depuis les deux ou trois dernières années», conclut celle qui confirme que l’entraîneur en question ne pourra plus trouver un poste dans aucun autre club ou association au niveau provincial.
Récidive
Le directeur général de l’Association de soccer de Mercier, Oscar Comunale, déplore lui aussi les gestes posés par l’entraîneur de l’équipe U-13 qui a fait une scène menant à son expulsion, mais surtout à la défaite de son équipe lors d’un festival juvénile.
«Je n’étais pas là, mais selon ce qui m’a été rapporté par des parents, et puisque c’était une récidive, nous ne pouvons accepter ce genre de comportements. Cet entraîneur ne sera plus en action cette année, puisque la saison est terminée, mais je te confirme qu’il ne sera pas avec Mercier l’an prochain», indique-t-il. Oscar Comunale ajoute que l’entraîneur en question avait posé des gestes similaires et avait été expulsé deux semaines plus tôt.
«Il a fait une scène et ça a été trop loin. Ça arrive de crier, mais tu dois te ressaisir, dans ce cas-ci, on ne dirait que ça n’entre pas. Nous envoyons constamment des messages à nos entraîneurs, aux parents, aux joueurs, de dire de se tranquilliser, ce n’est pas une ligue professionnelle, c’est une ligue juvénile. On veut que nos bénévoles fassent attention, nous manquons déjà d’arbitres. Avec des comportements comme ceux-là, qui sont inacceptables, ça n’améliore pas les choses», plaide le directeur général.
Péter sa coche
Il a discuté avec des parents et reçu des courriels confirmant que l’entraîneur aurait tiré son cellulaire au sol, aurait crié sans obtempérer à la demande de quitter le terrain. «Il a plombé les chances de son équipe de se rendre au Tournoi des Grands A. Il ne perdait pas, c’était 1-1. Nous n’avons pas besoin de gens comme ça qui manquent de patience. Ça commence à être compliqué à gérer», conclut celui qui dit en voir depuis des années, mais constater une certaine recrudescence des cas.