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Des rafales catastrophiques pour des agriculteurs
le mercredi 09 mai 2018
Modifié à 16 h 08 min le 09 mai 2018
Les rafales dignes d’un ouragan enregistrées durant la nuit du 4 au 5 mai ont particulièrement éprouvé des producteurs en serre de la région.
«C’étaient des vents de fou ! Ça fait 40 ans que je suis cultivateur et c’est la première fois qu’il m’arrive une affaire de même», se désolait Benoit Michaud, des Entreprises agricoles André Michaud, à Beauharnois, après la tourmente. Les bourrasques atteignant jusqu’à 117 km/h ont démoli deux des trois serres du producteur de concombres anglais et aussi une partie de leur contenu. Dans l’une, d’une superficie de 3 334 mètres carrés (36 000 pieds carrés), 50 % de la production est perdue. «Ça brassait tellement en dedans de la serre que tout est brisé», a fait part M. Michaud. Dans une autre de 929 mètres carrés ( 10 000 pieds carrés), le tiers des plants a écopé. «Une des serres n’avait rien dedans, elle n’a pas eu de problème», a souligné le producteur.
Assurances
Benoit Michaud estime les dommages entre 50 000 et 60 000 $. Il est titulaire d’une police d’assurance et bénéficie de l’assurance récolte mais il ne prévoit récupérer qu’une partie des pertes. «L’assurance récolte, pour des dégâts de 50 000, ils te donnent 10 000», a-t-il observé.
Besoin d’aide
Au moment de l’entrevue, le 7 mai, M. Michaud travaillait 14 heures par jour à réparer des dommages. «On essaie de sauver les meubles», a-t-il dit. Avec 6 à 8 employés et considérant l’ampleur de la tâche, l’agriculteur ne prévoyait pas tout remettre en état. «Je ne remets pas d’argent là-dedans. Si j’ai de l’aide, je rebâtis, si non, j’abandonne», a-t-il affirmé.
300 000 concombres anglais
Les entreprises agricoles André Michaud, du nom du père de Benoît Michaud, produisaient jusqu’ici 300 000 concombres anglais annuellement. Des légumes destinés aux épiceries de la région.
Dommages majeurs aux Serres Lefort
Du côté des Serres Lefort, à Sainte-Clotilde, le vent phénoménal a aussi causé des ravages. «Les dommages se situent entre 200 000 et 400 000 $», a indiqué au journal Sylvain Lefort, président, directeur général de l’entreprise. Celle-ci exploite une surface sous serre de 20 hectares, soit 2,4 millions de pieds carrés. Elle emploie 250 personnes, qui étaient à pied d’œuvre pour remettre de l’ordre après le sinistre.
Je n’ai jamais vu ça de ma vie, des rafales de vent à 120 km/h -Sylvain LefortRécolte épargnée Seules les infrastructures ont été malmenées aux Serres Lefort. «Ça ne compromet pas la production, ça affecte juste mon portefeuille. Il n’y a pas eu de gel la nuit alors ça a aidé», a fait part Sylvain Lefort. Il est assuré mais «on est couvert jusqu’à un certain point», dit-il. Des légumes biologiques, concombres anglais, minis concombres, poivrons et tomates poussent dans ses quelque 300 serres ainsi que de la laitue et des transplants. Comme encore peu de cultures avaient été semées ou transplantées au moment du phénomène, les dommages aux productions ont été limitées, fait part Cynthia Byrne, porte-parole de la Financière agricole du Québec. Elle a affirmé avoir reçu «moins de 5 avis de dommages reliés aux conditions climatiques du 4 mai pour Saint-Rémi et Sainte-Clotilde». Record battu Des vents d’une puissance record pour un mois de mai ont secoué la région. Des pointes à 117 km/h ont été enregistrées à l’aéroport Montréal-Trudeau le vendredi 4 mai, fracassant le sommet de 103 km/h du 14 mai 1956, selon TVA Nouvelles. À lire aussi : Le vent soulève le toit du Polydium