Rencontre avec la microbiologiste Audrey-Anne Leblanc
Dans cet épisode fascinant, nous recevons Audrey-Anne Leblanc, étudiante à la maîtrise en microbiologie judiciaire, pour explorer comment les sciences biologiques se sont imposées comme des outils essentiels dans la résolution d’enquêtes criminelles, en particulier les affaires classées ou non élucidées.
Nous plongeons dans l’univers du microbiome humain, cet ensemble de bactéries uniques à chaque individu, qui peut désormais servir d’empreinte biologique aussi distinctive qu’une empreinte digitale. Audrey-Anne nous explique comment ces bactéries permettent d’identifier l’origine d’un fluide corporel, ou encore de prouver qu’une personne a bu dans une bouteille, en détectant la signature bactérienne de la bouche.
Ce savoir se révèle particulièrement précieux dans les scènes de crime où les traces classiques sont absentes ou dégradées. La microbiologie judiciaire, bien que jeune, s’impose déjà dans les laboratoires d’analyse et, peu à peu, dans les tribunaux.
L’épisode met aussi en lumière des infrastructures scientifiques cruciales comme les body farms, dont une au Québec, où des cadavres sont étudiés en plein air afin de mieux comprendre les processus de décomposition. Ces fermes permettent, entre autres, de former les chiens policiers au pistage de corps humains.
Nous abordons également la généalogie génétique, révolution en cours dans le monde judiciaire. Grâce à l’ADN retrouvé sur une scène de crime, même en infime quantité, il est désormais possible d’identifier un suspect en passant par ses cousins éloignés enregistrés dans des bases de données généalogiques. Ce fut le cas notamment dans l’affaire Sharron Prior, récemment résolue.
Enfin, nous parlons des limites actuelles de la science, comme la difficulté à dater précisément l’heure de la mort, et des nouvelles percées en cours : la cartographie 3D des scènes de crime, la séparation d’ADN dans les cas d’agressions multiples, ou encore l’amélioration des kits de prélèvement dans les cas d’agressions sexuelles.
À travers cet épisode, nous souhaitons rappeler que la science ne remplace pas l’enquête policière, mais qu’elle en est aujourd’hui le pilier objectif. Plus que jamais, elle donne espoir dans la résolution des affaires non élucidées.
« Le meurtrier n’a pas besoin de faire une erreur pour laisser des traces. » — Audrey-Anne Leblanc