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Rénovictions : recours légaux contre un propriétaire à Châteauguay

Il y a 4 heures
Modifié à
Par Marie-Josée Bétournay, Initiative de journalisme local

mjbetournay@gravitemedia.com

Alain Gagnon, les représentants du Comité logement Rive-Sud, Stéphane Moreau et Marco Monzon, Me Manuel Johnson et Me Andréa Biron-Boileau. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Des locataires de l’immeuble à logements au 144, rue de Gaspé Ouest à Châteauguay intentent deux recours légaux contre leur propriétaire lié aux rénovictions. Le Comité logement Rive-Sud demande à Québec d’intervenir.

Les deux recours ont été déposés au Tribunal administratif du logement (TAL) jeudi, par Me Manuel Johnson, avocat spécialisé en lésions professionnelles et droit du logement. Le premier touche l’annulation d’ententes signées sous la pression survenues entre des locataires et le propriétaire. Le second concerne le harcèlement dont se disent victimes des locataires.

« C’est possible d’annuler les ententes, mais ce n’est pas garanti. On doit démontrer qu’il y a vice de consentement, qu’on a menti, qu’on a induit en erreur, qu’on a mis de la pression. Dans les circonstances, on pense qu’on a de bons arguments, mais en fin de compte c’est le juge qui va décider», dit Me Johnson.

Alain Gagnon, locataire de l’immeuble et initiateur de la démarche collective, mentionne que «la moitié de l’édifice est vide». Le bâtiment compte 38 logements. Les pressions exercées envers les résidents, en décembre, se sont transformées en laisser-aller. M. Gagnon réalise des travaux d’entretien à l’intérieur du bâtiment en l’absence d’une main-d’œuvre dédiée. Les bacs de recyclage et les poubelles, pleins, demeurent sur le terrain. «Une fois de temps en temps, quelqu’un apparaît et fait un petit quelque chose», dit-il.

Longues démarches

Les procédures devant le TAL créent de l’anxiété chez des locataires, indique M. Gagnon. Les démarches pourraient être longues. Me Manuel Johnson parle d’une à deux années avant que le dossier ne soit clos. «On sait quand ça commence, mais pas quand ça finit avec les délais devant le Tribunal administratif du logement, les remises. Ça prend plusieurs jours d’audience», explique-t-il. Malgré la mobilisation des résidents, l’avocat se désole de voir que seulement une partie de locataires demeurent toujours sur la rue de Gaspé Ouest.

L’immeuble situé au 144, rue de Gaspé Ouest à Châteauguay, dont la Société locative d’investissement et de développement social s’est départie le 17 décembre. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)

Le Comité logement Rive-Sud

Le propriétaire Yosef Rabi a acquis l’immeuble du 98, rue Chénier à Châteauguay à la mi-mars, informe le Comité logement Rive-Sud. C’est le 3e immeuble qui s’avère la propriété de M. Raby, avec les bâtiments situés sur la rue Turenne et de Gaspé Ouest. «On va les avoir à l’œil. On va continuer de se battre contre ce type de propriétaire», mentionne Stéphane Moreau, organisateur communautaire au Comité logement Rive-Sud. M. Monzon : réclame une intervention de Québec via l’imposition de sanctions, le renforcement des lois en vigueur et l’installation de mécanismes pour contrôler le marché de la spéculation.

Le journal a tenté en vain de joindre le propriétaire auprès de la compagnie de gestion Action Realty.