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Une saison des sucres «exceptionnelle» pour plusieurs producteurs

le mercredi 18 avril 2018
Modifié à 12 h 08 min le 18 avril 2018
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Les érables ont été généreux cette année dans la région. Tant que de plus petits producteurs ne savaient plus quoi faire de leur eau sucrée. «On arrête tout demain, même si ça coule encore. Notre bouilleur est fatigué», lançait Caroline Tardif, copropriétaire de la Fromagerie Ruban Bleu à Mercier, environ deux semaines avant la fin estimée de la saison 2018. Leur petite érablière artisanale, qui compte 1 200 entailles, a produit deux fois plus que l’année dernière. «On aurait pu continuer, mais nous ne faisons pas de sirop de manière commerciale. On a décidé d’arrêter même si ça coule encore. Ça fait 45 jours que notre bouilleur est au poste!», illustre-t-elle. Une bonne qualité
«Ça dépend vraiment d’un coin à l’autre, mais pour nous, ç’a été une saison spectaculaire». -Caroline Tardif
Marcel Desgroseilliers, qui donne un coup de main à son fils Louis qui a repris les rênes du Domaine Labranche à Saint-Isidore, parle aussi d’une «récolte exceptionnelle». «C’est au-dessus de la normale. Mais c’est spécifique à la région, souligne-t-il. Dans des secteurs plus au nord, comme à Saint-Sauveur, il a fait trop froid et les érables ont moins coulé». Les 2 400 entailles que compte le Domaine Labranche ont généré 400 galons de sirop d’érable, alors que la production normale est d’environ 300 galons. Et le sirop produit dans la région en est aussi un qui est, en général, «de très bonne qualité», estime le producteur. Saison plus longue [caption id="attachment_41563" align="alignright" width="393"] Alain Guérin et Christine Lacroix, lorsqu’ils ont redémarré la cabane familiale en 2016. (Photo : Archives)[/caption] Dans un boisé en marge de l’autoroute 30 à Mercier, les arbres de l’érablière La belle vie en sucre, appartenant au couple Alain Guérin et Christine Lacroix, ont été moins prolifiques. «Il y a beaucoup de vent ici. Je sais qu’ailleurs, c’est une année record, mais pour nous, c’est ordinaire. On prévoit avoir une production similaire à celle de l’année dernière», évalue-t-il. Il remarque toutefois que depuis quelques années, la période de récolte d’eau d’érable s’allonge, en raison notamment des soubresauts fréquents de température. «Des fois, je m’ennuie du temps où mon père avait la cabane à sucre. C’était très intense, mais ça ne durait qu’un mois. Maintenant, la saison peut s’étirer sur deux mois. C’est plus fatigant». [caption id="attachment_41562" align="alignnone" width="521"] L’une des dernières balades en chevaux de la saison 2018 à l’érablière du Domaine Labranche. (Photo : Le Soleil de Châteauguay- Andrew Clark)[/caption]