Sortir d’une situation de violence conjugale en temps de pandémie

En temps de pandémie, la Re-Source à Châteauguay encourage les victimes de violence conjugale à sortir de cette situation, d’en parler. Conscient des dangers d’un confinement, le personnel de la maison d’aide et d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, avec ou sans enfants, a adapté ses services à la situation en mettant en place des rencontres en vidéoconférence, entre autres. Les intervenantes peuvent être jointes via le site internet, la page Facebook et la ligne téléphonique de la maison d’hébergement, énumère Karine Morel, directrice générale de l’organisme. Dans l’impossibilité de communiquer avec une ressource du milieu, Mme Morel suggère de contacter les services de police; des partenaires de la Re-Source. «Ils aident les femmes à sortir de ce milieu en sécurité et les recommandent à des organismes après avoir obtenu leur autorisation», dit-elle. Une autre ressource? Les agents sociocommunautaires du service de police de Châteauguay profitent de la Semaine de prévention de la criminalité, du 1er au 7 novembre, pour distribuer des affiches de la ligne d’urgence SOS violence conjugale dans certains commerces du territoire. Un visage différent de l’aide Diminution des demandes d’hébergement, augmentation des demandes de la part de proches de victimes… le visage de l’aide en matière de violence conjugale a changé depuis ce printemps. Comment expliquer cette situation? «C’est plus difficile de nous appeler, de se présenter à des rencontres, les femmes vivent beaucoup d’isolement», explique Mme Morel. La pandémie a amplifié la gravité de la violence conjugale. «C’est un contexte stressant. Le réseau de la femme est très affecté par les mesures sanitaires. C’est difficile de fuir une situation de violence», poursuit-elle. Du 1er avril 2019 au 31 mars 2020, la Re-Source a reçu 2571 appels téléphoniques de la part de victimes et leurs proches, professionnels ainsi que d’autres intervenants. Il est trop tôt pour chiffrer les constats réalisés depuis le début de la pandémie; la Re-Source n’ayant compilé aucune donnée. Du côté du service de police de Châteauguay, les signalements en matière de violence conjugale ne sont pas quantifiables. Dans les statistiques, ils s’enregistrent à l’intérieur de trois délits, soit agressions armées, voies de fait et menaces. Porte d’entrée de l’organisme, la ligne téléphonique de la Re-Source demeure accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 en composant le 450 699-0908.