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Travaux sur le boulevard D’Anjou et pluies diluviennes : un centre de décoration perd gros

le mercredi 11 septembre 2024
Modifié à 11 h 57 min le 11 septembre 2024
Par Tristan Ouimet

touimet@gravitemedia.com

Daniel Bousquet, propriétaire du Centre de décoration Draperies Châteauguay, vit un été particulièrement difficile. Les pluies diluviennes du 9 août ont causé d’importants dégâts à son commerce, entraînant des pertes de 250 000$ en matériel. Qui plus est, les travaux sur le boul. D’Anjou restreignent l’accès à sa boutique, ce qui réduit ses ventes d’environ 35 000$ par semaine.  

«Je mange de l’argent, informe M. Bousquet. Heureusement, j’ai beaucoup de clients commerciaux pour survivre. On a eu des commandes en mai et juin d’hôpitaux et d’écoles, on a fait les installations dans le mois d’août, mais on va être payé en octobre! Le compte en banque descend.»

Daniel Bousquet, propriétaire de l’entreprise Centre de décoration Draperies Châteauguay. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Beaucoup de matériel abîmé par l’eau qui s’est infiltré entre autres au sous-sol de l’un des deux locaux du Centre a dû être jeté. C’est le cas entre autres de nombreux tissus pour fabriquer des toiles à rouleau et toiles solaires. «On en a encore qui ne sont pas secs et qui vont être jetés prochainement», ajoute-t-il. 

Des toiles et des tissus ne sont pas encore totalement secs, et ce, en date 4 septembre. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Des composantes, des stores de bois, des papiers importants, des meubles, des comptoirs ainsi qu’une table de conférence font également partie des débris. 

«Tout ce qui était au sol était mouillé, spécifie Daniel Bousquet. Tu ne peux pas revendre cela au client, parce que ça ne sent pas bon. J’avais des rouleaux couverts en plastique, debout, qui ont eu de l’eau. On a nettoyé pendant six jours et on était neuf.»

Ces déchets ont rempli deux conteneurs de 40 verges, soit des modèles utilisés dans les chantiers de construction ou de démolition. 

Une partie du matériel jeté à la suite des dégâts des pluies diluviennes du 9 août. (Photo : Gracieuseté)

Un membre d’une compagnie d’assurance viendra prochainement à sa boutique. M. Bousquet ignore toutefois s’il va être dédommagé. 

Travaux sur le boulevard D’Anjou

L’allure des travaux sur le boulevard D’Anjou dans la semaine du 2 septembre. (Photo : Le Soleil – Denis Germain)

Depuis qu’il a rouvert son commerce après une fermeture temporaire lors des vacances de la construction, Daniel Bousquet a constaté que sa clientèle diminuait beaucoup avec les travaux en cours sur le boulevard d’Anjou.

«Sur la rue Principale, il y a deux gros édifices de 74 logements chacun et 30% de ces clients viennent acheter au commerce, explique-t-il. Depuis les travaux sur le boulevard D’Anjou, on a eu 2 clients sur 148 appartements, au lieu d’en avoir autour de 50. Mes employés ont des heures réduites. Une nouvelle entreprise ferait faillite!»

«Des clients de Beauharnois, Mercier, Saint-Constant, Candiac ou Valleyfield ne veulent pas passer par ici, fait-il savoir. Plusieurs sont obligés de faire le détour. Aussi, ce n’est pas tout le monde qui sait qu’on peut se stationner en arrière de notre commerce. Donc, ces personnes-là vont voir ailleurs.» 

M. Bousquet a confié avoir du mal lui-même à venir se stationner près de son commerce, sans se faire interpeler par un employé du chantier. 

Il dénonce le manque de coopération de la Ville de Châteauguay, alors qu’il a contacté son conseiller municipal, le bureau du maire, ainsi que la direction du Génie ; des échanges qui n’ont pour l’instant pas mené à avoir un meilleur accès à son commerce. 

Le Journal a tenté de rejoindre la Municipalité pour avoir ses commentaires et savoir si des actions sont prévues pour permettre un meilleur accès aux commerces près des travaux.

Au moment d’écrire ces lignes, aucun retour n’a été reçu.  

Rappelons qu’à l’assemblée municipale du 26 août, la Ville de Châteauguay a indiqué qu’elle analysera différentes actions à prendre pour assurer une meilleure gestion de l’eau, comme miser davantage sur la séparation des égouts sanitaires et pluviaux. 

Le maire Éric Allard a également avoué que les tuyaux étaient trop petits pour prendre une aussi grande quantité d’eau.

Les travaux sur le boulevard D’Anjou servent d’ailleurs à séparer les égouts, entre autres.