Faits divers

Un chiot "gratuit" qui revient cher

le jeudi 10 septembre 2020
Modifié à 13 h 43 min le 10 septembre 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

À la recherche d’un petit chien, une résidente de Châteauguay pensait avoir trouvé la perle rare. Elle a plutôt contacté le journal pour dénoncer une arnaque. Son cas n’est pas unique. France Lefebvre a vu sur le compte Facebook d’une dame une annonce de bébés chihuahuas. Elle a manifesté son intérêt en lui écrivant via Messenger. « Bonjour et merci d’avoir répondu à mon annonce. Je tiens à vous dire que mes chiots ne sont pas à vendre mais à donner. Ils sont très sociables, vivent entourés d’enfants et pourront facilement s’adapter à tout », lui a répondu la personne. Mme Lefebvre se dit intéressée. Elle exprime à la dame qu’elle avait un chien qui est décédé en mai et qu’il y a maintenant « un vide dans sa vie ». « C’est trop difficile », écrit-elle. Tous les échanges entre elle et la vendeuse se sont déroulés par Messenger. Le chien est gratuit mais, le hic, c’est que la dame dit habiter Baie-Comeau. « Ce n’est pas à la porte. Je ne pouvais pas aller le chercher. La dame a dit qu’elle me l’enverrait par avion », relate Mme Lefebvre. Elle a accepté. Quelqu’un se disant d’une compagnie aérienne l’a contacté par téléphone le même jour, soit le 5 septembre. « Il m’a dit que c’était 200 $ pour le transport. Je trouvais que ça avait du sens. Il m’a dit qu’il avait le chien dans ses mains, qu’il était super joli », témoigne la Châteauguoise. Pour le paiement, la personne lui a demandé de l’effectuer en achetant des cartes Google Play dans un dépanneur et de lui transmettre ensuite les codes pertinents. Ce que Mme Lefebvre a fait. « Le petit chien va dans l’avion. Il va être vers 5h15 chez toi », lui a affirmé la personne. Elle a rappelé un peu plus tard. « Elle m’a dit qu’elle ne s’en était pas aperçu mais que le chien n’avait pas ses vaccins. Elle m’a demandé 300 $ de plus. J’ai dit que je m’arrangerais avec les vaccins. Elle m’a dit que ce n’était pas possible. Que l’animal ne pouvait voyager sans ça. C’est là que j’ai fermé la ligne. Après, ils auraient demandé quoi ? » s’indigne France Lefebvre. La vendeuse sur Messenger a prétendu que le chien était pris à l’aéroport, qu’elle devait payer. « Je lui ai dit d’aller le chercher elle-même », lâche-t-elle. « C’est une pure arnaque. Je trouve ça tellement dégueulasse », dit-elle. Elle a fait une déposition à la police. La citoyenne a reçu un avis par courriel de la supposée compagnie de transport aérien confirmant l’expédition du chiot. L’adresse de l’expéditrice vendeuse est incomplète. Le journal a googlé le numéro de téléphone de l’entreprise. Un avis des utilisateurs de pj.ca concernant le numéro en question est apparu avec la mention : escrocs. [caption id="attachment_89826" align="alignnone" width="881"] En googlant le numéro de l'entreprise aérienne, on obtient entre autres ceci.[/caption] Plusieurs cas Les médias rapportent plusieurs cas semblables à celui vécu par France Lefebvre. Le modus operandi est toujours le même : le chiot est gratuit mais loin. Le vendeur offre de l’envoyer par avion pour environ 200 $. Puis il évoque toutes sortes de raisons pour demander plus. L’Association internationale du transport des animaux de compagnie et des animaux fait une mise en garde sur les escroqueries sur son site internet. Elle offre entre autres une liste de courriels de fraudeurs connus et de sites web.