Un comité propose un seul service de police pour desservir la Rive-Sud
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Le Comité consultatif sur la réalité policière propose au gouvernement du Québec de réduire le nombre de services de police dans la province. Dans son rapport final déposé le mardi 25 mai, il suggère de fusionner les services de police de Châteauguay et de Mercier, la Régie intermunicipale de police de Roussillon et la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent pour créer un seul corps policier qui desservirait ces secteurs de la Rive-Sud.
«Les analyses effectuées par le comité le mènent en effet à considérer le regroupement des services de police présents sur les couronnes sud et nord de Montréal (exception faite de Laval et de Longueuil) comme étant optimal, non seulement sur le plan de la population prise en charge, mais aussi sur le plan des ressources», écrit le comité dans son rapport.
Le Comité croit qu’une telle fusion «permettra d’accroître la capacité d’action locale en matière d’enquête, notamment en offrant une masse critique opérationnelle supérieure et en rehaussant le niveau d’expertise».
Ce nouveau corps policier répondrait également à un besoin de mettre sur pied des équipes d’enquêtes régionales pour des crimes qualifiés de plus complexes ou majeurs qui n’ont pas de frontière locale.
Le service de police de la Couronne sud couvrirait un territoire allant de Beauharnois jusqu’à Contrecoeur. Il desservirait une population de 412 341 personnes et serait considéré comme un service de police de niveau 3. Les services policiers concernés ont présentement un niveau 2.
Un service de niveau 3 exige certaines spécialisations au niveau des enquêtes et des mesures d’urgence. Par exemple, un corps policier de niveau 3 doit pouvoir faire« des interventions impliquant une personne barricadée et armée sans coup de feu et sans otage», indique le ministère de la Sécurité publique sur son site internet. Cette compétence n’est pas exigée dans un niveau 2.
Un travail à faire avec les villes
Le comité dit être conscient de l’autonomie municipale et respecte les processus démocratiques locaux.
Il recommande au ministère de la Sécurité publique d’instaurer et animer un chantier de discussions qui impliquerait les villes de la Communauté métropolitaine de Montréal responsables d’un service de police municipal ou d’une régie ainsi que la Sûreté du Québec « pour convenir du modèle idéal d’organisation des services de police à mettre en place afin de répondre aux exigences du niveau 3 actuel.»
Comme les municipalités du Québec seront en élections en novembre, il est proposé que le MSP tienne les rencontres avec les municipalités concernées au printemps 2022.
Le comité recommande également de créer un programme de soutien pour les municipalités afin d’atténuer les effets négatifs «notamment sur le plan financier» d’une éventuelle fusion.
Il est aussi demandé qu’une police de proximité soit maintenue malgré le regroupement de corps policiers.
Le groupe d’experts a pointé du doigt la Sûreté du Québec sur la notion de proximité et demande à la police nationale d’y inclure ce principe dans les ententes entre les MRC et la SQ.
Des mois d’analyse
Le comité consultatif est formé de cinq professionnels qui sont issus du milieu policier ou qui ont été appelés à interagir avec ce milieu dans leur parcours professionnel. Au terme d’une démarche d’analyse, de recherche et de consultation, le groupe devait cibler des mesures à prendre pour réformer la police au Québec.
La réduction du nombre de services de police au Québec est un des éléments proposés dans le rapport.