Un fermier de Mercier récolte et vend du maïs depuis le 1er juillet

Alors que le blé d’Inde ne fait encore qu’une petite barbe verte aux terres de la région à cette période de l’année, l’agriculteur Jean Poirier a déjà commencé à en récolter et à vendre dès le 1er juillet à son kiosque de fruits et légumes à Mercier. Son secret pour satisfaire les amateurs d’épis dorés aussi tôt en saison est à l’Épiphanie.
«Les gens ne me croient pas quand je leur dis que c’est du maïs du Québec. Je vous invite à venir dans mon champ, vous allez bien voir que c’est vrai !» a lancé le fermier au journal Le Soleil de Châteauguay. Le lieu où M. Poirier cueille son blé d’Inde n’est toutefois pas sur la Rive-Sud de Montréal. Pour ce faire, il a besoin d’une terre spéciale. Il l’a trouvée à l’Épiphanie, près de Repentigny, à une centaine de kilomètres à l’est de Ville Mercier.
Le photographe Stéphane Grégoire représentant le journal a vu sur place, mercredi, un grand champ de blé d’Inde prêt à manger. La clé : la présence de sable. «Quand vous allez à la mer, la plage sèche tout de suite après une vague. C’est le même phénomène qui se produit avec une terre de sable, elle sèche rapidement à la fonte des neiges», explique M. Poirier. Le drainage rapide du sol lui permet de semer son maïs très tôt au printemps. «Je sème habituellement à la mi-avril», fait-il part. Pour protéger les semences du gel et des flocons, il les recouvre d’un plastique qui crée un effet de serre. «Il peut neiger jusqu’à 10 cm par-dessus sans conséquences», souligne l’agriculteur. Il ôte le plastique dans les premiers jours de juin. Et le maïs est prêt au début du mois de juillet. «C’est 60 jours pour l’avoir, mentionne-t-il. Mon record, c’est le 24 juin.»
Il emploie cette méthode depuis 15 ans. Celle-ci revient évidemment plus chère que la culture usuelle offrant des épis à maturité en août. Le coût de production se répercute dans le prix de vente. La douzaine d’épis de maïs du mois de juillet est affichée à 6.50 $ comparativement à 5.50 $ en saison, informe M. Poirier.
Mais, selon lui, ça vaut la peine puisque les gens de la région adorent le blé d’Inde. «On est des gros consommateurs de maïs. On peut vendre 10 000 épis par jour. C’est fou !» s’exclame-t-il.