Un héros de 12 ans : il a sauvé son frère tombé dans des rapides

Un garçon de 12 ans, de Mercier, a sauvé la vie de son frère de 6 ans tombé dans des rapides. L’exploit que Yourik a accompli est digne de James Bond.
«C’est mon petit héros !» clame son arrière-grand-mère Pauline Marleau. La mère de l’enfant, Meggie Beaudin, partage le même avis. «Yourik a eu un énorme courage», affirme la femme qui a risqué de perdre ses deux fils.
Camping sauvage
La mésaventure s’est produite le 1er juillet. Mme Beaudin et d’autres membres de sa famille passaient la fin de semaine en camping sauvage au Centre d’accès à la nature UQAM, près de Mont-Tremblant, dans les Laurentides. Un endroit que Meggie Beaudin fréquente depuis l’enfance.
Le sac de chips
Yourik, Cédrik et leur cousin s’amusaient à proximité d’une rivière tumultueuse gonflée par la pluie. Le cousin a lancé un sac de chips, qui s’est retrouvé à l’eau. Cédrik y est tombé en voulant le récupérer. Yourik l’a rejoint pour le secourir. «Les deux on est partis ensemble dans les rapides. On est descendus et on a fait des bonnes chutes. On s’est fait mal», relate le garçon de 12 ans.
Il a retenu son petit frère dans le courant. «Je l’ai tenu tout le long. Je l’aidais et j’étais en dessous de l’eau quasiment tout le long. Je le poussais pour qu’il ait la tête hors de l’eau», fait part Yourik en étirant ses bras vers le haut pour illustrer son récit.
«Un moment donné, il était en train de me caler au complet, alors je l’ai poussé. Puis j’ai renagé, j’ai nagé encore plus vite pour le rattraper», poursuit-il.
Le gamin a pu se hisser sur une longue roche émergeant de l’eau. Il a ensuite réussi à accrocher Cédrik. «Quand j’ai atterri sur la roche, j’avais plus de force pantoute. J’étais tout faible. Quand j’ai vu mon frère, je l’ai tenu super fort et je l’ai gardé sur la roche avec moi», dit-il.
Pendant un moment, Yourik s’est efforcé de retenir son cadet, que le courant poussait. Il a eu un regain d’énergie en apercevant son oncle Miguel et a alors tiré Cédrik sur la roche auprès de lui, précise sa maman.
La roche en question était à cinq mètres d’une grosse chute en avant, souligne-t-elle.
Dur réveil
Elle faisait la sieste quand une voix l’a tirée du sommeil : «Meggie, Meggie, tes deux enfants sont dans l’eau». «Ça a été le pire réveil de ma vie», avoue Mme Beaudin.
Elle a accouru au bord des rapides. «Mon petit Cedrik criait : maman, je vais mourir ! Je t’aime !» se rappelle-t-elle avec émotion.
Miguel Beaudin, l’oncle des gamins, les a tirés d’affaires. Un homme sur place a aidé en fournissant une corde. «C’était même dangereux pour mon frère d’y aller. C’était la chute après», observe Mme Beaudin.
Glacés
«L’eau était à 60 degrés. Quand ils sont sortis, les deux, je les ai pris, ils étaient glacés», affirme-t-elle. Selon Mme Beaudin, ses fils sont restés 25 minutes dans l’eau.
Ils s’en tirent avec des blessures mineures, des bleus, une cheville amochée pour Yourik.
Un «miracle»
«Avec toutes les roches, le courant, l’eau qu’il y avait, qu’ils soient là tous les deux, non seulement il y a Yourik, mais aussi un miracle, exprime Meggie Beaudin. Je crois que ma maman qui est décédée était là. Je suis sûre qu’elle était avec nous.»