Opinion

Une belle découverte à Sutton

le vendredi 08 juillet 2022
Modifié à 14 h 33 min le 08 juillet 2022
Par Serge Leduc

serge@leducuduvin.com

Notre chroniqueur vin Serge Leduc (à droite) en compagnie de Richard Bresee et Nathalie Lamoureux. (Photo : Gracieuseté)

Récemment, j’ai fait une tournée de vignobles en Estrie. Je vous propose ici d’en découvrir un, que je n’avais jamais visité auparavant.

Situé à Sutton, le Domaine Bresee est un vignoble fondé par Richard Bresee en 1999.

J’ai été très bien accueilli par Richard et sa conjointe Nathalie Lamoureux. Les installations sont très belles et j’ai été très impressionné par la nouvelle embouteilleuse très moderne qui fera l’envie de plusieurs vignobles.

Nathalie Lamoureux devant la nouvelle embouteilleuse. (Photo : Gracieuseté)

Lors de la création du vignoble, le but premier était de produire des raisins pour les vendre à d’autres vignerons du Québec. Puis, Richard a décidé d’acheter l’équipement requis pour produire son propre vin. Le millésime 2008 a été le premier vin produit entièrement au vignoble. Depuis, les 27 000 pieds de vigne produisent environ 40 000 bouteilles annuellement.

Une activité intéressante à faire à l’automne est les vendanges. À la suite de la récolte des raisins, certains vendangeurs auront le plaisir de « fouler les raisins » avec les pieds! Cette technique est moins répandue maintenant, mais elle est encore utilisée dans la célèbre région de Porto pour produire le vin du même nom. Celle-ci a l’avantage de ne pas écraser les pépins du raisin et ainsi éviter d’en extraire les tannins qui sont plus rugueux. À la dégustation des vins rouges, on constate que les tannins ne sont pas râpeux en bouche.

Toujours lors de la visite, j’ai eu le plaisir de déguster les six vins produits par le domaine. L’ensemble de ceux-ci sont très bien vinifiés et équilibrés. J’ai particulièrement aimé le Bressoc blanc ainsi que la cuvée Mackenzie-Parker. On peut retrouver leurs vins dans une multitude de magasins qui sont répertoriés sur leur site web.

Voici mes notes de dégustation pour ces deux vins.

Bressoc blanc 2020 (au vignoble et marché d’alimentation)

Ce vin blanc est le résultat d’un assemblage un peu particulier. En effet, aux cépages Frontenac blanc et Vandal-Cliche, le cépage rouge Ste-Croix y est incorporé. Alors pourquoi le vin n’est pas rosé, voire rouge? Simplement parce ce que le jus de la grande majorité des raisins est blanc et que les pigments colorants résident dans la peau du raisin. En conséquence, puisque la peau du raisin n’est pas en contact avec le jus, il en résulte un vin blanc.

D’un beau jaune, on y perçoit au nez des notes de pommes, d’ananas et une pointe florale. En bouche, le vin est rafraichissant, ce qui ne permet pas de percevoir le léger sucre résiduel (8 grammes / litre). La texture est souple, le tout d’une belle longueur. Il sera en parfait accord avec un poisson et des fruits de mer. À découvrir!

Prix 20.00$

Cuvée Mackenzie-Parker 2018 (au vignoble et marché d’alimentation)

Vinifié uniquement avec le cépage Ste-Croix, il présente une couleur rubis assez foncé. Ici aussi, ce vin présente une particularité. Il est vieilli en fût de chêne pendant 12 mois. Jusque-là, il n’y a rien de spécial j’en conviens. Cependant, c’est la composition du fût qui l’est, car les douelles (bandes de bois étroites qui forment la barrique) sont faites de chêne américain, tandis que les deux couvercles sont en chêne français! Quel est l’effet de cet « assemblage » de bois? Le chêne américain est plus marquant sur le vin que le chêne français. Il en résulte que l’on perçoit le côté boisé au nez et en bouche, mais ces notes ne masquent pas le fruit.

En bouche, le vin est sec et associé à une acidité fraiche et il laisse percevoir des tannins bien équilibrés en bouche. Le vin est en conséquence mi-corsé, le tout d’une belle longueur. Il accompagnera bien une viande rouge grillée.

Prix 25.00$