Une dernière messe à l’église Saint-Urbain-Premier

Une page d’histoire se tournera le 8 mai à Saint-Urbain-Premier alors qu’une dernière messe sera célébrée à l’église. La structure du lieu de culte s’est détériorée avec les années et la Fabrique de Sainte-Martine n’a pas les moyens financiers pour la restaurer. La Municipalité souhaite acheter le bâtiment religieux et le presbytère pour conserver ce patrimoine.

«C’est une très triste nouvelle. Vous savez, à la paroisse, nous sommes tous des bénévoles. Ça a été une décision extrêmement difficile à prendre émotionnellement», exprime en entrevue Suzanne Primeau, présidente du conseil de la Fabrique de Sainte-Martine.

La pandémie, la baisse du nombre de fidèles avec les années, la rare relève de prêtres et l’état de l’église ont pesé dans la balance dans leur décision. «On a vécu des grands vents par ici et la structure de notre clocher s’est détériorée, explique Mme Primeau. Malheureusement, on n’a pas de marge de manœuvre, puisqu’on vit de dons.»

Les cloches de l’église ne sonnent plus depuis l’été dernier, par crainte que la vibration accentue les dommages à la structure.

«L’histoire des villages a été construite autour des églises. Beaucoup de gens sont passés par le parvis. C’est une page d’histoire de nos ancêtres qui se tourne», commente la présidente de la Fabrique.

L'église a été construite en 1851. (Photo : Le Soleil - Erick Ouellet)

Garder le cœur villageois

Le maire de Saint-Urbain-Premier Alain Brault dit aussi avoir un pincement au cœur à l’idée que la dernière messe soit célébrée le 8 mai. «L’église, c’est notre cœur villageois, c’est notre histoire. C’est pour ça que la volonté du conseil municipal, c’est d’acquérir l’église et le presbytère pour que ça demeure un lieu rassembleur et qu’on maintienne notre patrimoine», explique-t-il.

La Municipalité souhaiterait transformer le lieu en centre multifonctionnel. Un projet de Centre de la petite enfance (CPE) est aussi dans les cartons, mentionne le maire.

La Ville est en négociation depuis plusieurs mois avec la Fabrique.

 «Ça augure bien», assure M. Brault. Si la Municipalité achète le bâtiment, elle devra effectuer d’importants travaux pour le mettre à niveau. «On a des études faites par des professionnels, des ingénieurs et architectes sur ce que ça va coûter», indique le maire. Il n’a pas voulu partager ce montant au <@Ri>Soleil de Châteauguay<@$p> préférant l’annoncer d’abord à ses citoyens au prochain conseil municipal.  Questionnée sur les montants de la restauration, Mme Primeau avait indiqué au Journal que c’était «beaucoup d’argent. Dans les six chiffres».

Pour une dernière fois

La dernière messe aura lieu à 10 h. L’évêque du diocèse de Valleyfield Mgr Noël Simard sera présent pour la désacralisation, c’est-à-dire la dépouiller de son caractère sacré. L’église de Sainte-Martine sera la seule encore active sur le territoire des paroisses de Sainte-Martine, Saint-Urbain-Premier et Très-Saint-Sacrement/Howick.

À lire aussi : Un antiquaire ressucite l'ancienne église de Howick