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Une propriétaire de boutique érotique en a assez du vol à l’étalage

le vendredi 10 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 10 mars 2017
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

ÉCONOMIE. La propriétaire de la boutique Sexie Fantaisie à Châteauguay est tannée de se faire voler de la marchandise. Roxane Rémillard veut s’unir à d’autres commerçants locaux pour contrer le phénomène.

Le mercredi 1er mars, Roxane Rémillard faisait une déposition à la police de Châteauguay pour un client qui lui avait volé de la lingerie fine d’une valeur de 80 $. «C’est pas tant le montant, que ce soit 20$ ou 50$, 100$ ou 250$, c’est le principe du vol à l’étalage, nous les petits commerçants, on se bat pour offrir un service à la clientèle le meilleur possible, soutient-elle. Le temps qu’on peut passer à faire de la surveillance caméra, ça nuit au service qu’on peut donner à nos clients», fait-elle valoir.

La lingerie et les accessoires (petits vibrateurs) sont articles les plus convoités par les voleurs, selon la principale intéressée. Le magasin comporte plus d’une dizaine de caméras de surveillance reliées à un grand écran.

Des voleurs insoupçonnés

«Il n’y a pas de style et d’âge. Souvent, on a tendance à penser aux jeunes avec coton ouaté kangourou et des sacs à dos et gros manteaux. […] Par réflexe, on pense que c’est eux qui font du vol à l’étalage. Si on se fie au décompte que j’ai, c’est des gens âgés de 40 à 60 ans, en moyenne, dit-elle. La personne va être proche de nous, elle va nous amadouer et dès qu’on a le dos tourné, elle va prendre quelque chose.»

Tentative de vols récurrents

Depuis qu’elle assure le service à la clientèle, Mme Rémillard observe que le phénomène de vol à l’étalage est exponentiel. Quelques-uns par semaine tentent de piquer des produits, mais ils sont interceptés. Environ un vol par mois se produit entre ses murs, soutient-elle. «C’est du travail constant de vigilance», martèle-t-elle. Elle est en contact avec quelques commerçants de la région. Ce qu’ils déplorent, selon elle, c’est que même avec les outils de surveillance, le problème reste le même. Malgré les plaintes à la police, les vols à l’étalage continuent. Elle croit que de partager des vidéos des caméras de surveillance qui épinglent des gens sur le fait aurait plus d’impact qu’une plainte aux services policiers. Cette dernière se dit aussi consciente du droit à l’image. La page Facebook/Yen a marre du vol à l’étalage a été créée pour partager différentes informations à ce sujet. Pour mettre en garde ses clients, une affiche où il est inscrit « Si tu te permets de me voler, moi, je me permets de le partager » est visible dans sa boutique.

Quelques faits sur le droit à l’image

-Un photo personnelle ne peut être utilisée à moins qu’il y ait consentement de la personne.

-Si la diffusion de la photo ou de la vidéo porte atteinte à l'estime d'une personne, c'est-à-dire qu'elle lui cause de l'inconfort ou des tracas, cette personne peut s'adresser à un juge et demander un montant d'argent pour réparer le tort qu'elle a subi.

(Source : educaloi.qc.ca)

La plainte suit son cours

L’agente Nathalie Langevin du service de police de Châteauguay indique que le vol à l’étalage est considéré comme un fléau. «Il y a moyen de contrer ça avec des caméras de surveillance», indique-t-elle. Pour ce qui est de la diffusion de vidéos ou de photos des commerçants qui suspectent des gens, « il n’y a rien qui interdit ça, mais si tu partages une photo d’une personne, tu t’exposes à des poursuites», précise-t-elle. La plainte de Roxane Rémillard suit son cours. Des enquêteurs se chargeront du dossier, mentionne Mme Langevin.