Une vingtaine de goélands morts retrouvés autour du Kathryn Spirit

Un citoyen de Châteauguay a compté une vingtaine de goélands morts sur la berge, tout près d’où est immobilisée l’épave du Kathryn Spirit, jeudi, à Beauharnois.
:«Il y avait une odeur de mort, ça sentait vraiment pas bon», raconte Nicolas Buissière, qui va régulièrement faire son tour sur le site du navire et qui s’intéresse à l’avancement du dossier.
«Les oiseaux étaient répartis dans un rayon de 300 mètres du bateau. Plusieurs d’entre eux se trouvaient dans les buissons ou tout près du cours d’eau», fait savoir M. Buissière.
Le ministère de l’Environnement du Québec a été mis au courant de la situation vers 22h, le jour même de la découverte, par le citoyen lui-même qui a téléphoné à Urgence-Environnement. Le pendant fédéral a également été averti.
La Garde côtière canadienne, qui est responsable de surveiller l’épave, soutient qu’il est peu probable que le Kathryn Spirit soit la cause de la mort des goélands. «Des inspections du navire et autour du navire sont effectuées périodiquement et aucune pollution n’a été observée», indique Pascale Fortin, porte-parole de la Garde côtière canadienne.
De son côté, le service canadien de la Faune, relié au ministère de l’Environnement et des changements climatiques du Canada, soutient que ce serait des morts naturelles dues à la grande concentration d’oiseaux qui fréquentent les environs. Simon Belzile, relationniste pour le ministère, explique qu’une colonie de goélands à bec cerclé se trouve à un kilomètre du Kathryn Spirit, en aval du barrage hydroélectrique de Beauharnois. Des goélands sont frappés le long de la route 132. «C’est en raison de cette situation que l’on observe et constate plusieurs oiseaux blessés ou morts dans cette région. Il est peu probable que la présence de ces oiseaux ait à voir avec la proximité du Kathryn Spirit», exprime-t-il. Il mentionne que les œufs ont éclos il y a quelques semaines, et ce sont des petits qui sont les victimes.
Nidification des goélands
Pierre Bilodeau, biologiste au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et spécialiste de la faune aquatique et de la conservation des habitats fauniques, explique que les goélands ont des sites de nidification très variés. «On les retrouve nichés dans des arbres, sur des terrains assez plats ou herbacés et dégagés pour se protéger des prédateurs» précise-t-il. Il renchérit en mentionnant qu’il suffit que deux goélands se reproduisent, et que leurs petits survivent, pour que la colonie s’agrandisse à cet endroit.
À la suite de la publication de l’article sur le site Internet du Journal, des citoyens de Beauharnois ont confirmé cette hypothèse en mentionnant, par le truchement de Facebook, la présence de plusieurs goélands morts à cet endroit depuis longtemps, bien avant que l’épave y soit. Ces personnes font également mention d’un grand nombre de goélands sur le pont tout près de la centrale hydro-électrique.