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Vapoter sans saveurs : les commerçants sont inquiets

le dimanche 30 avril 2023
Modifié à 15 h 34 min le 28 avril 2023
Par Emilie Palumbi

epalumbi@gravitemedia.com

Les propriétaires du magasin Vape Shop craignent que leur client retourne à la cigarette s’il n’y a plus de saveurs dans les vapoteuses. (Photo gracieuseté)

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé le 9 avril que les saveurs dans les liquides des vapoteuses seront interdites. Plusieurs vendeurs craignent que la population se tourne vers des produits moins sécuritaires. C’est le cas des propriétaires du commerce Vape Shop à Châteauguay, Christina et Yanni Xydous.

Mme Xydous explique que plusieurs clients leur ont mentionné qu’ils se recommenceront à fumer, qu’ils achèteront leurs produits dans la réserve de Kahnawake ou encore sur le marché noir. Certains ont même affirmé vouloir concevoir les liquides eux-mêmes. Or, ce sont «toutes des options dangereuses», s’exclame la femme.

La porte-parole de la Coalition des droits des vapoteurs, Valérie Gallant, rapporte pour sa part que les produits vendus en ligne ne respectent pas nécessairement les normes provinciales. Au Québec, il est interdit de mettre certaines huiles contenant de la vitamine E, qui est néfaste pour les poumons.

La fermeture de plusieurs magasins

En combinant l’interdiction de saveurs et celle des capsules de plus de 2 ml de liquide, entre 85 et 90% des produits vendus par les boutiques de vapotage deviendront illégaux, explique M. Xydous. Ce faisant, sa compagnie va se «retrouver dans un néant» concernant ses ventes.

L’entrepreneur et sa soeur étaient supposés ouvrir une deuxième succursale à Châteauguay sur le boulevard Saint-Jean Baptise. Ils ont abandonné l’idée, étant donné que leurs quatre autres succursales sont en danger de fermeture.

«S’il n’y a aucun changement dans l’interdiction des saveurs, toutes les boutiques que nous avons vont fermer», s’inquiète le copropriétaire.

D’autres solutions à envisager

Selon Mme Gallant, il y a plus qu’une solution afin d’empêcher les jeunes de vapoter. «Le gouvernement parle à tous les lobbys anti-vapotage, mais il n’a jamais pris cinq minutes pour parler à l’industrie du vapotage qui a des solutions», reproche-t-elle. Elle donne en exemple l’idée de ne pas vendre ces produits dans les dépanneurs.

De leur côté, les propriétaires de Vape Shop expliquent que les règles en place sont déjà très sévères au Québec. Christina Xydous mentionne notamment le fait que les magasins spécialisés ne peuvent pas vendre leurs produits en ligne. «Ce qu’on va faire, c’est punir des adultes qui prennent la

décision d’améliorer leur santé en arrêtant la cigarette, car le gouvernement n’a pas la volonté d’appliquer la loi tel qu’elle existe en ce moment», dit-elle.