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VIDÉO - Tisser des liens entre la police et la communauté

le lundi 20 décembre 2021
Modifié à 16 h 01 min le 20 décembre 2021
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

L'agente Nathalie Langevin a travaillé 30 ans pour le Service de police de Châteauguay. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)

Après 30 ans au Service de police de Châteauguay (SPC), Nathalie Langevin accroche son uniforme pour la retraite à la fin décembre. Croyant au pouvoir de la concertation, l’agente Langevin a bâti la section sociocommunautaire du SPC en se rapprochant du milieu communautaire et institutionnel, une approche qui pouvait être avant-gardiste à l’époque, mais qui encore autant d’actualité aujourd’hui.

Nathalie Langevin a commencé sa carrière, comme toute bonne policière, sur la patrouille. Déjà, elle remarquait certaines limites au travail qu’elle pouvait faire lorsqu’elle intervenait sur le terrain. La police est souvent en première ligne des problèmes de violence sexuelle, de maltraitance ou de santé mentale. «Je ne pouvais pas concevoir qu’on intervienne dans une situation, qu’on reparte et qu’on n’ait pas fait de liens avec des ressources ou des références en violence conjugale, en santé mentale ou pour les ainés», explique-t-elle en précisant que les ressources sont nombreuses à Châteauguay et dans les environs pour ces différents types de problèmes.

En 2006, un poste s’ouvre au sein du corps policier châteauguois : celui d’agent sociocommunautaire dont le mandat est justement de se rapprocher de la communauté et de faire de la prévention. Le défi l’intéresse, elle qui croyait déjà au travail de proximité avec la communauté.

Lorsqu’elle entreprend cette nouvelle mission, tout est à bâtir puisqu’il n’y avait jamais eu une telle section auparavant. Elle se disait très intimidée lorsqu’elle a intégré le réseau provincial des préventionnistes où siègent les grands corps policiers comme la Sûreté du Québec, la police de Montréal et de Longueuil.

Participer au filet de sécurité

Aujourd’hui, trois agentes et un sergent composent le département sociocommunautaire de la Police de Châteauguay.  Ils sont présents sur différentes tables de concertation dans la communauté et s’occupent de dossiers liés à la jeunesse, la violence sexuelle, la maltraitance et la santé mentale. Les patrouilleurs vont informer leurs collègues de ce qu’ils constatent sur le terrain et les agents sociocommunautaires prennent ensuite la relève pour faire le suivi avec les différents intervenants psychosociaux.

L’équipe sociocommunautaire est aussi responsable des relations avec les médias.

 

Médaillée de l’Assemblée nationale

Ginette Séguin du Service de police de Châteauguay, Annik Hall, du Centre d'action bénévole du Grand Châteauguay, Nathalie Langevin, future retraitée du Service de police de Châteauguay et Philippe Renaud, attaché politique de la députée de Châteauguay MarieChantal Chassé. (Photo : Le Soleil - Valérie Lessard)

La preuve que Nathalie Langevin a établi un grand réseau dans le milieu, c’est qu’un grand nombre d’organismes s’est déplacé cet automne pour lui rendre un hommage surprise à Châteauguay. Elle a également reçu la médaille de l’Assemblée nationale lors de cet événement. «Le fait que nous soyons tous ici aujourd’hui, je pense que ça démontre l’impact positif que vous avez eu sur la communauté et ça, ça n’a pas de prix», avait exprimé Philippe Renaud, attaché politique de la députée de Châteauguay MarieChantal Chassé lors de la remise de médaille.

 

La patronne de l’agente Langevin, l’inspectrice Ginette Séguin, a salué la passion qu’elle a mise dans son travail. «Tu étais une pionnière, au départ, juste comme femme policière. Imaginez quand elle a commencé à vouloir faire de la police de proximité et de s’intégrer dans le volet communautaire », illustre Mme Séguin.

Nathalie Langevin quitte le Service de police avec le sentiment du devoir accompli, confiante du travail que la relève policière poursuivra puisque les nouveaux policiers sont mieux formés pour intervenir en matière psychosociale.

«Je dis souvent aux nouveaux patrouilleurs qu’ils vont beaucoup plus souvent faire face à des cas de santé mentale qu’ils vont arrêter des bandits», souligne-t-elle en parlant de la nouvelle réalité policière.

L’important, pour Mme Langevin c’est que le filet de sécurité, auquel participe autant la police, le milieu communautaire et institutionnel reste fort pour les clientèles vulnérables.