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La bonne recette des Marmitons de Mercier

le mercredi 31 janvier 2024
Modifié à 16 h 06 min le 31 janvier 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Les bénévoles sont nombreux aux Marmitons de Mercier pour préparer, emballer et distribuer les repas. (Photo Le Soleil : Denis Germain)

Mardi matin, l’odeur du bœuf mexicain flottait dans l’air dans la cuisine de la salle du Boisé. Francine, Richard et une douzaine de bénévoles rigolaient alors qu’ils remplissaient des contenants de nourriture. Les Marmitons de Mercier cuisinent pour des populations vulnérables avec une pincée d’ingéniosité et une grosse dose de générosité. 

Les Marmitons de Mercier est un organisme sans but lucratif qui cuisine et distribue des plats cuisinés et des denrées. La mairesse Lise Michaud a songé au concept durant la pandémie, alors que les 70 ans et plus ont été confinés à la maison, par mesure préventive. «Mais on a continué, parce que ce n’est pas parce qu’il n’y a plus de pandémie qu’il n’y a plus de besoins», a reconnu le vice-président et bénévole de la première heure, Yves Couture.

Les besoins sont effectivement grands. Si bien que l’organisme a étendu son offre aux familles à faible revenu et aux personnes qui reviennent d’un séjour à l’hôpital. Des lunchs pour les écoliers sont aussi préparés. «Des gens appellent parce qu’ils sont dans le besoin à cause du prix des aliments, a confié Céline Paquette. Il y a aussi des personnes âgées qui sont essoufflées. De cuisiner pour eux, de leur enlever cette responsabilité, peut leur permettre de rester dans leur environnement. » 
En 2023, les Marmitons de Mercier ont servi 29 500 repas. Un chiffre qui a bondi de 5000 lors des 12 derniers mois. 

Service gratuit

Le matin du 23 janvier, les bénévoles étaient déjà très actifs dans la cuisine de la salle du Boisé. La veille, quelque 360 repas ont été cuisinés. Du bœuf mexicain, du macaroni au fromage et des côtelettes de porc tellement grosses qu’elles ont dû être coupées pour entrer dans le contenant. Le menu est dicté selon la nourriture reçue. 
Les bénévoles n’ont pas de formation de cuisinier, mais on comprend rapidement que popoter n’est pas un grand défi pour eux. «On est toutes mères retraitées, a expliqué Mme Paquette. L’an passé, je me suis dit que si j’étais capable de cuisiner pour quatre, j’étais capable de le faire pour un plus grand groupe.»
Trois fois par semaine, les bénévoles livrent l’équivalent de 150 $ de nourriture à leurs usagers. Des boîtes qui comprennent des repas cuisinés complets, des sandwichs et des denrées comme du lait, des fruits, des légumes. Le tout sans frais. «Si vous le demandez à nos bénéficiaires, ils vont dire effectivement qu’on est un service essentiel», a affirmé M. Couture. Ce à quoi ajoute Mme Paquette que parfois, le livreur des Marmitons est la seule visite du bénéficiaire. «On le voit tout de suite que ça leur fait du bien», a-t-elle indiqué.

Céline Paquette met beaucoup de dévouement dans son bénévolat auprès des Marmitons de Mercier.  (Photo Le Soleil : Denis Germain)

Faire beaucoup

L’organisme réussi à faire énormément avec peu. Le budget annuel est d’environ 70 000 $. La majeure partie sert à acquitter le loyer et les emballages nécessaires à la distribution des repas.
La Ville de Mercier a annoncé un don de 20 000 $ lors du dernier conseil municipal. La Caisse Desjardins, la députée Marie-Belle Gendron et un donateur anonyme ont aussi contribué au budget. Moisson Rive-Sud, l’épicerie IGA Reid et Boursier, le Restaurant Grégoire et fils et différents agriculteurs contribuent aussi à remplir les frigidaires et les tablettes de l’organisme. L’essentiel des denrées proviennent de leur collaboration. Un souper spaghetti, le 10 février au centre communautaire Roger-Tougas, est aussi essentiel pour compléter le budget. 

L’organisme sans but lucratif a cuisiné, emballé et distribué plus de 29 000 repas en 2023 et ce, tout à fait gratuitement.  (Photo Le Soleil : Denis Germain)