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L’opossum de Virginie en cinq questions

le mercredi 27 février 2019
Modifié à 16 h 12 min le 27 février 2019
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

À la suite de la publication d’un article concernant la présence d’un opossum de Virginie sur le balcon d’une résidente de Mercier, plusieurs internautes ont réagi sur les réseaux sociaux en mentionnant qu’ils avaient aussi vu le mammifère rôder dans les alentours. Que mange-t-il en hiver?  Le biologiste Jean-Sébastien Messier, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du secteur de la Montérégie, a répondu à plusieurs interrogations du journal Le Soleil de Châteauguay.  Combien y a-t-il d’opossums dans la région de la Montérégie?  Le Ministère n’a pas d’information concernant l’abondance précise de cette espèce en Montérégie ni ailleurs au Québec, mais l’espèce est bien établie dans le sud du Québec. Elle est rapportée tant en ville qu’en milieu rural.  Est-ce une espèce dangereuse?  L’opossum n’est pas un animal dangereux. Toutefois, comme tout animal sauvage, il est important de ne pas tenter de l’approcher ni de le nourrir afin d’éviter le développement d’un comportement agressif envers l’humain. Lorsqu’il se sent menacé, il peut pousser des cris ou des grognements tout en montrant les dents. Il peut également sécréter un liquide malodorant ou encore feindre la mort en restant immobile, couché sur le côté, la bouche ouverte en cas de danger grave.  Transporte-t-il des maladies comme la rage?  Au même titre que plusieurs autres mammifères, les opossums sont aussi susceptibles de contracter des maladies, dont la rage, mais le risque est très faible et ils en sont rarement infectés. Aucun cas d’opossum porteur du virus de la rage n’est documenté au Québec.   De quoi s’alimente l’opossum?  Son régime alimentaire est assez diversifié. Il peut se nourrir d’insectes, de petits mammifères, d’œufs d’oiseaux, de grenouilles, de salamandres, de graines et de fruits. Il peut également consommer les restes d’animaux morts. Les opossums sont souvent rapportés par les gens qui nourrissent les animaux près des résidences. Un des meilleurs moyens de les éloigner des maisons est simplement d’éviter de les nourrir et de rendre non accessible toute source alimentaire tel que les poubelles.   Pourquoi les citoyens doivent-ils signaler au ministère de la Faune s’ils voient un opossum blessé ou mort?  La déclaration obligatoire avait initialement pour but de documenter la présence de l’animal au Québec alors qu’elle était peu fréquente. Maintenant qu’il est bien établi, elle permet au ministère de mieux documenter l’évolution de l’aire de répartition de l’espèce. Il faut toutefois savoir que cette obligation vise uniquement un opossum blessé ou mort. Le portrait n’est donc que partiel puisque les animaux vivants en liberté aperçus par les citoyens ne sont pas visés par une obligation de déclaration.  Quelques données  L’opossum de Virginie est confirmé au Québec depuis le début des années 2000. On le retrouve au Québec parce que les hivers sont moins rigoureux ces dernières années. Cette espèce de marsupial est peu adaptée aux grands froids. Un hiver doux peut favoriser sa survie et la dispersion des individus sur le territoire. Un hiver très rigoureux peut être fatal à cette population. Les opérations de suivi de la couverture vaccinale de la rage du raton en Montérégie entre les années 2012 et 2017 ont permis de documenter une augmentation importante du nombre d’opossums en 2017 dans le secteur de la baie Missisquoi. Ceci pourrait s’expliquer par l’hiver de 2016 qui fut moins rigoureux que la normale. Il est donc possible que l’hiver dernier, qui fut rigoureux, ait pu affecter de façon importante la population d’opossum du sud du Québec.   (Source: Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs)