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Récupérer dans les règles de l’art coûte cher

le mardi 26 mars 2019
Modifié à 10 h 04 min le 26 mars 2019
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Les compagnies de récupération et de revalorisation qui font les choses dans les règles de l’art ne sont pas en mesure de compétitionner avec celles qui tournent les coins ronds.  Gilles Bernardin est le président du Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction du Québec (3R MCDQ)dont les quelque 240 membres croient au potentiel économique et social du recyclage. Il explique quil coûte en moyenne 50 à 70$ le tonnage pour revaloriser les résidus de construction auprès de compagnies spécialiséesLes matières qui ne peuvent pas être revalorisées et qui vont à l’enfouissement doivent quant à elle faire l’objet d’une redevance de 22$ le tonnage. Redevance imposée par le gouvernement, lequel redistribue ensuite l’argent vers les municipalités à travers divers programmes.   «Si une compagnie détourne une partie des matières vers des sites d’enfouissement illégaux, elle n’a pas à payer ces redevances de 22 $ la tonne. Ses coûts de gestion sont donc moindres, explique M. Bernardin.  Les coûts sont également plus bas pour une entreprise qui revalorise 25% des matières au lieu de 75%. Ceci fait en sorte qu’il est plus difficile pour une compagnie qui fait partie de notre regroupement, et qui s’engage donc à respecter les règles, d’être compétitive par rapport à d'autre.  Vers une certification des centres de tri?  Le gouvernement du Québec, par l’intermédiaire de Recyc-Québec, planche sur un programme de reconnaissance pour les centres de tri. Trois niveaux, soit le bronze, l’argent et l’or, pourraient servir à qualifier les récupérateurs selon le pourcentage de matières qu’ils arrivent à revaloriser. Pour être reconnues, ces compagnies devraient également fournir les certificats d’autorisation qu’elles détiennent pour toutes les étapes de leurs activités de revalorisation, jusqu’à l’enfouissement.   Le regroupement 3R MCDQ, qui travaille de concert avec Recyc-Québec pour élaborer ce programme, croit qu’il s’agirait d’une bonne façon d’écarter des appels d’offres publics les entreprises qui ne respectent pas toutes les règles, et qui peuvent donc offrir des prix plus bas que leurs concurrents.    Changement de mentalité  M. Bernardin remarque un changement de mentalité depuis quelques années. Il mentionne que de plus en plus d’entrepreneurs en construction consultent le Regroupement pour faire affaire avec des compagnies qui s’occuperont de la revalorisation de leurs matériaux de construction d’une manière socialement acceptable.  À lire aussi: Châteauguay doit trouver une autre option pour son écocentre