Politique

Anciens et nouveaux élus de Beauharnois divergent sur le développement

le mercredi 31 janvier 2018
Modifié à 14 h 26 min le 31 janvier 2018
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Les nouveaux élus au conseil municipal de Beauharnois et les anciens n’ont pas la même vision du développement de la Ville. L’adoption du plan d’investissements de la municipalité pour l’année 2018 a provoqué des étincelles à une assemblée spéciale du conseil dirigée par le maire Bruno Tremblay, le mardi 30 janvier. Les trois nouveaux conseillers, Alain Savard, Jocelyne Rajotte et Roxanne Poissant ont voté pour le plan totalisant 36 M $. Les anciens Linda Toulouse et Guillaume Lévesque-Sauvé s’y sont opposés. Ceux-ci ont justifié leur geste en reprochant à leurs collègues formant majorité d’avoir rayé de la liste plusieurs investissements déjà projetés, notamment l’acquisition des champs Perras, un vaste terrain vacant. «On a retiré 25 M $ du plan initial qu’on nous avait proposé. Un PTI sans envergure, c’est le reflet d’une ville sans développement et sans avenir», a notamment tonné la conseillère Toulouse. Alain Savard a signifié son accord avec le programme en affirmant qu’il fallait d’abord investir dans les infrastructures d’aqueduc et d’épuration de l’eau pour que ces services soient en mesure d’absorber les nouvelles constructions. Une condition pour obtenir, éventuellement, des feux verts du gouvernement du Québec, a-t-il nuancé. Le maire Tremblay a fait valoir que, d’une année à l’autre, une fraction seulement des projets inscrits au plan d’immobilisation était réalisée. Conseil en crise Le conseiller Lévesque-Sauvé est revenu à la charge à la fin de l’assemblée en lisant une longue lettre de blâme. Il a reproché aux nouveaux de lui «manquer de respect» ainsi qu’à Mme Toulouse. «On ne nous écoute pas. On  rejette souvent nos idées», a-t-il déploré. Il les a aussi accusés d’avoir lancé une chasse aux sorcières. «Ce conseil a réussi à foutre le bordel dans la ville, à remettre en question son développement et à briser l’équipe administrative», a-t-il entre autres affirmé. Il a accusé le maire Tremblay de ne pas poursuivre l’œuvre de son prédécesseur Claude Haineault comme celui-ci l’avait écrit dans son programme électoral, a-t-il dit. «Vous nous avez trompés. Votre vision n’est plus la même aujourd’hui. D’ailleurs, je me demande si vous avez une vision», a-t-il déclaré. Lévesque-Sauvé a suggéré d’engager un consultant, nommément Michel Byette, ancien directeur général de la Ville de Châteauguay, pour jouer le rôle de médiateur auprès du conseil. Sa proposition n’a pas été retenue. Le maire Tremblay a réagi brièvement. «En ce qui me concerne, vous aurez les réponses tout au long de l’année et je pense que je serai en mesure de vous éclairer», a-t-il signifié. Les nouveaux conseillers ont réfuté les reproches de leur collègue. «Il y a des propos qui me heurtent parce que je considère que c’est des jugements qui ne sont pas basés sur des faits, a observé Roxanne Poissant. Ça m’attriste.» Comme Alain Savard, elle a mentionné ne pas avoir obtenu de réponse à des questions. «C’est malheureux qu’on voit nos questions comme un manque de respect, a-t-elle exprimé. On est dans un exercice démocratique. On a des opinions qui divergent. J’appelle au dialogue.»     Quelques projets inscrits au plan 2018 - 11 M $ réfection de la rue Ellice
  • 9,4 M $ pour la mise à niveau de l’usine de traitement des eaux usées
  • 2 M $ pour l’implantation de la marina et du capitainerie au bout de la rue Richardson
  • 1,2 M $ pour aménager l’intersection du chemin de la Beauce et du boulevard Cadieux
  • 1,5 M $ pour une conduite d’eau brute pour desservir de futures serres dans le parc industriel
  • 1,25 M $ pour la réfection du terrain de balle du parc Bissonnette
  • 930 000 $ pour prolonger la rue Robert McKenzie dans le parc industriel