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Lauréate d’un prestigieux prix d’Amnistie internationale

le jeudi 08 juin 2017
Modifié à 0 h 00 min le 08 juin 2017
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Melanie Morrison, de Kahnawake, a reçu le prestigieux prix Ambassadeur de la Conscience d’Amnistie Internationale pour son implication dans la cause des femmes autochtones disparues ou assassinées. Son nom s’ajoute donc à ceux de Nelson Mandela et de Malala Yousafzai  à qui on a déjà remis un tel honneur.

Melanie Morrison milite pour les droits des femmes autochtones disparues et assassinées depuis que sa famille a été directement touchée par une telle tragédie. Sa sœur, Tiffany Morrison, âgée de 24 ans à l’époque, a été portée disparue le 18 juin 2006.  Son corps a été retrouvé non loin du pont Mercier, à Kahnawake, quatre ans plus tard.

Le 27 mai, Amnistie internationale a récompensé plusieurs membres du mouvement de défense des droits des peuples autochtones au Canada. «Melanie Morrison a travaillé aux différentes étapes ayant mené à l’obtention d’une commission nationale d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées et elle fait partie du Cercle consultatif des familles pour cette Commission» explique la responsable des communications d’Amnistie internationale Anne Sainte-Marie.

Mme Morrison a été très touchée d’apprendre qu’elle faisait partie des lauréates. «J’étais sous le choc, raconte-t-elle. C’est une grande surprise. Quand on m’a dit qui avait déjà reçu ce prix, j’étais certaine qu’on me dirait que c’est une blague.»

Meilleure collaboration des policiers réclamée

Melanie Morrison a reçu cet honneur au moment où les audiences de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ont débuté. Elle y a déjà témoigné puisqu’elle est membre du Cercle consultatif des familles de la Commission d’enquête.

Bien que cette enquête ne lui ramènera pas sa sœur, Melanie Morrison espère que cela apportera des changements dans le traitement policier des dossiers de femmes autochtones disparues et assassinées. «Il faut que la communication entre les forces policières dans nos communautés et celles de l’extérieur s’améliorent. Les corps policiers de l’extérieur ont beaucoup de réticence à prendre en charge des dossiers autochtones», déplore-t-elle. Mme Morrison est convaincue qu’une meilleure collaboration entre les services de police aurait pu faire une différence dans la cause de sa sœur.

À ce jour, personne n’a été arrêté pour le crime commis envers Tiffany Morrison. Son dossier est toujours entre les mains de la Sûreté du Québec. «Le dossier est toujours actif, indique la sœur de la victime. Cela veut dire qu’il y a encore des informations qui entrent.»

Violence à l’égard des femmes autochtones

1017:En 2013, la Gendarmerie royale du Canada a répertorié 1017 homicides de femmes autochtones commis entre 1980 et 2012.

164:En 2013, 164 femmes autochtones étaient toujours disparues

L’histoire de Tiffany Morrison

Le 18 juin 2006, Tiffany Morrison, 24 ans, a passé la soirée dans un bar à LaSalle. Elle a quitté l’endroit avec un homme en taxi et n’a jamais été revue vivante. Elle a été portée disparue pendant près de quatre ans. Sa dépouille a été trouvée le 31 mai 2010.Personne n’a été arrêté dans cette affaire.

À l’occasion du 11e anniversaire de sa disparition, le dimanche 18 juin, une marche commémorative et une vigile sont prévues. L’événement aura lieu à 13 h près du pont Mercier, à l’endroit où la famille a érigé un mémorial en son honneur. 

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