chronique

9 notes de voyage à la Nouvelle-Orléans

le dimanche 11 août 2019
Modifié à 7 h 51 min le 11 août 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

J’ai passé la dernière semaine de juillet à la Nouvelle-Orléans. https://www.dailymotion.com/video/x7fbs4g Mon séjour dans la Ville aussi appelée NOLA, en compagnie de ma petite-fille, son chum, un cousin de son chum et mon petit-fils a largement dépassé mes attentes. Mes compagnons de voyage âgés entre 19 et 25 ont aussi été éblouis. Comme la musique est omniprésente dans la «Big Easy», voici 9 notes de voyage. 1 - Alligators - Plusieurs entreprises offrent des tours dans les bayous de la Lousiane à la rencontre des alligators qui y habitent. Au cours de notre excursion à bord d’une embarcation prévue à cet effet, nous avons vu de près plusieurs spécimens. Notre guide capitaine les attirait avec des espèces de saucisse fixées au bout d’un bâton. Les alligators étiraient la tête hors de l’eau et attrapaient l’appât en montrant toutes leurs dents. Impressionnant ! À l’unanimité, le coup de cœur du voyage. La rencontre n’est toutefois pas garantie à 100 %. Des gens qui ont visité l’endroit en janvier ont été déçus de rentrer bredouilles. Quand il fait froid, les alligators se cachent. Ils sont aussi discrets quand la température est très chaude. https://www.dailymotion.com/video/x7fbq6e 2 Tour hanté - La nuit tombée, un éventail de visites guidées sur un thème macabre est proposé. Cemetery Tours, Vampire Tours, Voodoo Tours, Pub Crawl Tours et Haunted Tours. Nous avons choisi le Haunted Tours. «Avec l’esclavagisme, les ouragans, des incendies qui ont détruit la ville deux fois et des épisodes de fièvre jaune, les fantômes ne manquent pas ici», a assuré la guide au groupe d’une vingtaine de personnes dont nous faisions partie. Elle a nous a conduits à cinq ou six endroits et nous a raconté des pages d’histoire réelle où les protagonistes devenaient des revenants hantant les lieux. Très enrichissant, même si on ne croit pas aux esprits. Ces tours sont très populaires. En haute saison, jusqu’à 12 guides sillonnent les rues de la ville. 3 - Bateau à vapeur - Avec sa roue à aubes rouge pompier, le bateau à vapeur Nachez agrémente le décor du Mississippi qui borde et parfois déborde la Nouvelle-Orléans. Ce navire me rappelait les Lucky Luke de mon enfance. J’ai découvert avec émerveillement son système de locomotion composé de gros tuyaux lors d’une excursion sur le fameux fleuve, accompagnée d’un dîner. [caption id="attachment_67794" align="alignnone" width="640"] Le Nachez[/caption] 4 - Histoire - La Nouvelle-Orléans a appartenu à la France, à l’Espagne et aux États-Unis. Elle a constitué une plaque tournante de l’esclavagisme. Son passé, même la part peu glorieuse, n’est pas occulté. Quand on s’y promène à pied, on remarque plusieurs panneaux qui rappellent les faits historiques. Les statues sont aussi nombreuses dans le décor, comme celle de Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, né à Montréal en 1680, et fondateur de la ville en 1717.   5 - Festif - La musique est omniprésente dans le carré touristique de la Nouvelle-Orléans. Des bands ou des solistes égayent l’atmosphère, s’exécutant dans la rue ou devant la cathédrale Saint-Louis, trompette ou saxophone à la main. Ou encore en martelant des rythmes endiablés sur des chaudières de plastique renversées. Jazz et blues émanent des bars de la rue Bourbon, la plus animée de la ville. Et la plus achalandée. Le soir, une grande section est fermée à la circulation. La foule est dense et plusieurs se promènent avec un bocal à poisson rouge dans les mains. Un récipient dans lequel on sert des cocktails. «Ça coûte 10 $. Ils ne mettent pas beaucoup d’alcool», m’a-t-on assuré. 10 sur 10 pour l’allure festive ! 6 - Transport - Nous avons logé à l’hôtel Saint-Pierre dans le «Vieux Carré». À partir de là, il est possible de se rendre aux principaux points d’intérêt à pied. Sauf aux alligators, à une heure de route de NOLA. Et au «District Garden». Pour découvrir ce quartier huppé, nous avons pris le tramway. Le prix d’entrée est de 1.25 $. Pour ce qui est de la marche, il faut quand même un minimum de forme. Une journée, j’ai fini avec un total de 20 km parcourus. [caption id="attachment_67797" align="alignnone" width="640"] Dans le tramway[/caption] 7 – Bouffe - Gumbo, jambalaya, écrevisses, Po-Boys, alligator, j’ai expérimenté de nouvelles saveurs à la Nouvelle-Orléans. Pour ceux qui demandent, l’alligator goûte le poulet. Parlant de poulet, le restaurant Willie Mae’s a la réputation, là-bas, de servir le meilleur au monde sous sa forme frite. Nous avons attendu une heure en file à l’extérieur du restaurant pour le constater de nos propres papilles. «L’attente est parfois de deux heures et demie», a observé le gardien de sécurité à l’entrée. En effet, la peau du poulet frit généreusement servi était épaisse et craquante, la chair juteuse à souhait. Certainement le meilleur que j’ai jamais mangé. Les prix étaient aussi raisonnables. Willie Mae’s a comblé cinq estomacs pour 100 $. Des fruits de mer pour trois ont coûté 53 $ au Boil Seafood House. Dollars américains, bien sûr. 8 – Fusillade - Pendant que nous mangions, une serveuse du Willie Mae’s a annoncé à une table voisine : «Il y a une fusillade dans la rue d’à côté». Ça n’avait pas l’air de l’énerver. J’ai cru à une blague. En sortant, le gardien de sécurité a confirmé. «C’est désolant mais beaucoup de jeunes tirent au lieu de parler. Il y a des armes dans toutes les maisons», a-t-il dit. Comme pour confirmer cette réalité, un panneau sur un poteau près de l’école en face avisait : «Drug free, gun free – School Zone».Traduction : armes et drogues interdites. Ha si les États-Unis pouvaient devenir une immense zone scolaire… 9 – Français - Les noms de rues et quelques panneaux explicatifs sont en français à la Nouvelle-Orléans. Très peu de gens y parlent toutefois la langue de Bienville. Le gérant d’un kiosque au French Market a échangé avec nous en français. Il venait du Mali. Nous avons aussi rencontré un Américain de Washington qui avait étudié le français à l’Université. Il avait de la famille à Laval. [caption id="attachment_67800" align="alignnone" width="640"] Un panneau en français[/caption]