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Beauharnois traverse une zone orageuse en matière de relations de travail

le mercredi 02 août 2017
Modifié à 0 h 00 min le 02 août 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La Ville de Beauharnois traverse une zone de turbulence au chapitre des relations de travail.

Président du syndicat représentant 65 cols bleus et cols blancs de la municipalité, Jocelyn Léveillé a adressé plusieurs reproches à ses dirigeants, en entrevue au Soleil de Châteauguay. Invitée à réagir, la Ville a fait valoir qu’elle était engagée dans une période de grands changements. Elle a laissé entendre que ça n’allait pas sans heurts mais qu’elle se souciait de bien accompagner son personnel pour faciliter l’adaptation.

Construction pomme de discorde

Des travaux de construction confiés à des cols bleus comme la réalisation d’un complexe aquatique, actuellement en chantier, constituent une des pommes de discorde.

«Depuis deux ans, la Ville fait effectuer des travaux de construction à des cols bleus qui ne possèdent pas les cartes de compétence requises», dénonce Jocelyn Léveillé. Il soutient que la directrice générale de la municipalité gère le chantier du complexe aquatique sans détenir les compétences pour ce faire. «C'est comme si mon dentiste réparait le moteur de mon char», compare-t-il. Selon lui, «la qualité des installations est compromise».

M. Léveillé affirme aussi que des employés de la Ville détenant leurs cartes de compétence de la Commission de la construction du Québec effectuent des travaux sans être payés au taux prescrit par le décret concernant leur métier. Notamment à l'hôtel de ville. Ce qui représente un manque à gagner d'environ 10 $ l'heure, observe-t-il.

En réponse aux questions du journal, la municipalité a assuré concrétiser le centre aquatique selon les règles de l’art.

«La Ville a effectué des travaux assujettis à la Commission construction du Québec en 2016 et nous avons travaillé sur ce dossier depuis plusieurs mois pour nous conformer aux normes applicables, ce qui n’est pas simple pour une municipalité», a fait part sa porte-parole Stéphanie Leduc Joseph.

Concernant la rémunération, elle a renseigné : «Nous nous sommes engagés auprès de nos employés à finaliser ce dossier et leur remettre les sommes dues avant la fin du mois de septembre prochain. Nous sommes désolés des inconvénients occasionnés et nous avons transmis nos excuses aux employés concernés.»

Affectations

Le président du syndicat allègue que la Ville fait exécuter des travaux aux employés sans tenir compte de la convention collective. Par exemple, un électricien peut être affecté à l’écocentre, dit-il. «C’est une grosse problématique. Tout le monde est <@Ri>pitché<@$p>  partout», avance M. Léveillé.

Mme Leduc Joseph répond à cela : «Concernant la distribution du travail et les tâches effectuées à l’écocentre, il ne s’agit pas d’une assignation puisqu’un étudiant est attitré à ce travail quotidiennement. Toutefois, les différentes équipes des travaux publics, sur rotation, doivent s’acquitter du ménage de la cour du garage municipal, ce qui inclut l’écocentre, et ce, sans distinction quant au type d’emploi occupé. De ce fait, la direction favorise le travail d’équipe et l’entraide.»

Intimidation

Jocelyn Léveillé affirme que, depuis deux ans, la Ville exerce de l'intimidation envers les employés, notamment en les menaçant de congédiement, et qu'elle tolère de l'intimidation entre employés.

La municipalité réfute ces allégations. «Il y a moins d’un an, une nouvelle structure de gestion et d’organisation du travail a été mise en place et elle continue d’évoluer, expose sa porte-parole. La gestion du changement est au cœur des préoccupations de la direction. D’ailleurs, la Ville a mis sur pied une équipe bonifiée, dédiée aux ressources humaines afin de mettre en place les efforts et les actions nécessaires pour accompagner le personnel dans cette démarche. La Ville est sensible aux émotions entourant ces bouleversements et met tout en œuvre afin de faciliter l’adaptation de tous ces changements organisationnels. On rappelle fréquemment en rencontre d’équipe que l’intimidation n’est aucunement tolérée de même que les travaux effectués sans mesure de sécurité, et ce, à tous les égards. Ces deux thèmes sont fréquemment touchés dans le cadre des rencontres ou réunions hebdomadaires et l’intolérance de la direction face à ces situations y est rappelée.»

En développement

La Ville de Beauharnois estime exercer depuis deux ans, «une force positive sur l’ensemble des équipes de travail».  Elle plaide avoir créé près de 30 nouveaux emplois durant cette période. «Nous travaillons ardemment à offrir un milieu de travail des plus stimulant pour nos employés. La Ville a mis sur pied un processus de formation et d’encouragement au développement académique pour ses employés, et ce, à tous les niveaux hiérarchiques. La Ville rencontre également, annuellement, chacun des employés pour leur fournir une rétroaction constructive sur leur travail et ainsi assurer un suivi sur leurs aspirations professionnelles au sein de l’organisation. La Ville est dans une phase de développement et tous les travailleurs, ainsi que leur famille, y participe et en bénéficie», rend compte Mme Leduc Joseph.

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