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Cloîtré à l'hôpital tout l'été à cause d'une bactérie

le mercredi 02 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 02 septembre 2015
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

En attente d'une opération à la hanche, Normand Drouin a passé tout l'été confiné dans une chambre de l'hôpital Anna-Laberge à Châteauguay parce qu'il est porteur du SARM, une bactérie résistante à plusieurs antibiotiques. Une mesure qu'il dénonce. Les autorités plaident qu'elles doivent l'appliquer pour protéger les autres patients.

«Ça fait trois mois que je suis isolé à l'hôpital parce que je suis porteur du SARM. Je reste dans une chambre privée tout seul. Je ne peux pas sortir dehors. C'est dur sur le moral. Je trouve ça abusif», a exprimé M. Drouin au journal Le Soleil de Châteauguay qu'il a contacté par téléphone au début du mois d'août à partir de sa chambre. L'homme a été hospitalisé en mai en raison d'une infection à la hanche, qui doit être remplacée. L'intervention chirurgicale pour ce faire est prévue le 3 septembre. Après quoi, M. Drouin devra demeurer à l'hôpital encore quelques semaines.

Toutes les personnes qui le visitent doivent enfiler une jaquette et des gants, a aussi déploré le patient. «Ça fait des poches de linge à laver. Ça coûte cher. C'est du gaspillage d'argent et de temps», a-t-il opiné. Selon lui, d'autres établissements n'isolent pas les malades porteurs du SARM. «Il n'y a plus personne d'isolé à Montréal», a-t-il affirmé. Il a soutenu tenir cette information d'employés du réseau de la santé.

Danger pour les patients affaiblis

Puisqu'il résiste à plusieurs antibiotiques, le SARM est difficile à traiter. Il représente un risque important pour les malades affaiblis présents dans un hôpital, explique Geneviève Boileau, Chef du Service des communications internes et externes du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest, qui administre l'hôpital Anna-Laberge.

Procédure prescrite par la Santé publique

Pour prévenir les infections à SARM, la direction des soins infirmiers du CISSSMO applique une procédure établie selon les recommandations sur le sujet d'un comité d'experts de l'Institut national de santé publique. «Tous les établissements de santé du Québec doivent posséder des procédures claires afin de protéger la clientèle vulnérable et de diminuer les contaminations dans les milieux de soins aigus. Nos mesures ne font pas exception à d'autres milieux de soins», indique Geneviève Boileau.

Ainsi, un dépistage du SARM est effectué chez les patients hospitalisés. Lorsqu'une bactérie multi-résistante aux antibiotiques est détectée, le patient est isolé automatiquement, explique Mme Boileau. La mesure vise à réduire la transmission du microbe par contact direct ou indirect.

Une dizaine de cas

Environ une dizaine de personnes sont présentement isolées à cause du SARM dans l'ensemble des hôpitaux du territoire du CISSSMO.

C'est quoi le SARM

SARM est l'acronyme de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline. Il s'agit d'une bactérie, un staphylocoque, qui a développé une résistance à plusieurs antibiotiques, dont la méthicilline. Une personne peut être porteuse sans être malade. Le SARM peut rester dans les narines ou une plaie pendant plusieurs mois ou même des années. Il se transmet principalement par le contact des mains.

(Source : ministère de la Santé du Québec)