chronique

Il est là le bonheur

le mardi 01 janvier 2019
Modifié à 9 h 46 min le 01 janvier 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

2019. Dernière des années 10. Déjà. On ne le dira jamais assez : le temps passe trop vite. Je n’en perdrai pas une miette de plus; pour les 364 jours à venir, je vous souhaite du bonheur. C’est le mieux qui puisse vous arriver. «Il est où le bonheur, il est où ?» surgit à point ce ver d’oreille signé Christophe Maé. À la base, il est dans la santé, selon l’Organisation des nations unis, qui a récemment publié son palmarès 2018 classant 156 pays. Quand une douleur intense nous recroqueville, c’est plus difficile d'éprouver du plaisir. L’argent pèse aussi dans la balance. Parce qu’il en faut pour s’abriter, manger à sa faim, s’habiller, prendre l’autobus, aller travailler. Avoir quelqu’un sur qui compter figure aussi parmi les critères retenus par l’ONU pour calculer l’indice de bonheur. Un compte en banque au-dessus de zéro, un garde-manger garni et un corps sans maladie composent les fondations du bonheur mais avec ces seuls atouts, il ne volera pas super haut. Pour le propulser, ça prend une Lamborghini ou une montre Philippe 5059R-001 à 90 000 $. En effet, un bolide à 300 000 $ ça peut catapulter son propriétaire au 12e ciel. Mais ça ne dure pas. L’essence du bonheur s’évapore vite quand elle vient du matériel. Professeur de psychologie à la Cornell University, Thomas Glovich a réalisé plusieurs études sur le sujet. Il en ressort que la majorité des humains retirent un plus grand bonheur des expériences que des objets. «L’un des ennemis du bonheur est l’adaptation. Nous achetons des choses pour faire notre bonheur, et nous y parvenons. Mais seulement pour un temps. Les nouvelles acquisitions sont excitantes pour nous au départ, jusqu’à ce que nous nous y adaptions», a-t-il expliqué au magazine Forbes. Pour éprouver un bonheur durable, il faut miser sur les expériences. Un voyage, une fête entre amis, une sortie au cinéma, une bataille de boules de neige. «Même si l'expérience a une fin, elle survit longtemps dans le discours qu'une personne tient sur elle-même: moi, j'ai gravi telle montagne, j'ai fait telle chose», a fait part Thomas Glovich en entrevue à La Presse. Pas besoin d’aller au bout du monde pour en faire l'expérience.  Le bonheur, il est là. Dans le sourire des gens qu’on croise. Dans l’herbe qui dépasse du bec d’un canard. Dans le coucher de soleil sur la rivière à moitié gelée. Dans une chanson de Christophe Maé. Il faut juste prendre le temps d’arrêter, de regarder, de sentir.