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Justice

La preuve entièrement déposée dans le procès de l’ex-député André Chenail

le vendredi 25 février 2022
Modifié à 12 h 05 min le 25 février 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

La présentation de la preuve a été complétée dans le dossier d’agression sexuelle auquel fait face l’ancien député André Chenail. (Photo Le Soleil - Archives)

Un dernier témoin entendu mercredi au procès de l’ex-député André Chenail, accusé d’agression sexuelle, a tenté de démontrer que la présumée victime avait auparavant affirmé vouloir prendre la place de la conjointe de l’accusé. 
C’est au cours de discussions, au moment de fumer une cigarette, que la victime alléguée et le témoin auraient échangé quelques mots. Des connaissances tout au plus, mais pas des amis, qui se trouvaient à un anniversaire de mariage en juillet 2018. «Elle m’a mentionné que lorsque la femme de M. Chenail était absente, elle sortait en bikini pour se faire bronzer sur le patio, a répondu le témoin interrogé par l’avocate en défense, Me Nadine Touma. Elle a ajouté que M. Chenail la regardait et qu’elle sentait qu’il voulait être avec elle. »
Le témoin dit avoir été choqué par les propos au point d’en perdre ses mots. «Pour moi, ça relevait du fantasme, a-t-il poursuivi. Elle l’avait déjà dit, mais c’était la fois la plus détaillée. »
L’agression sexuelle serait survenue en décembre 2018 au domicile de M. Chenail. 
Bien que des rumeurs circulaient dans le secteur du Haut-Saint-Laurent, le témoin, un entrepreneur en construction, a attendu que le procès soit en cours pour faire ces révélations. Il n’en avait glissé mot à personne. Et ce, même si un bon ami, parrain d’un de ses enfants, lui avait déjà signifié qu’il irait témoigner dans cette affaire. «Je ne pensais pas que ça irait aussi loin, a-t-il répondu lors du contre-interrogatoire mené par la procureure, Me Kim Émond. La rumeur laissait entendre qu’elle voulait de l’argent et que M. Chenail paierait. »
C’est à la lecture en ligne d’un article du Journal de Montréal sur le procès, en octobre dernier, que le témoin a pris sur lui de contacter Me Touma par l’intermédiaire de la fille d’André Chenail. Pour lui, il manquait le prétexte de l’intérêt de la plaignante envers l’ancien politicien.
Me Émond a trouvé bizarre le fait d’avoir gardé secrète la conversation avec la plaignante tout ce temps, jusqu’en décembre dernier. «J’ai parlé de la plaignante et du sujet avec mon ami, mais pas les détails de notre conversation de juillet 2018, a-t-il ajouté. Je lui ai dit que je pensais qu’elle était intéressée à M. Chenail. Mais je n’ai su que l’an dernier, vers les mois de septembre ou octobre, que mon ami viendrait témoigner. »
Préalablement, la plaignante avait indiqué n’avoir jamais planifié entretenir de relation avec l’ancien député.  
Les deux parties présenteront leur plaidoyer au juge, Me Joey Dubois, le 21 mars. Rappelons qu’André Chenail plaide non coupable dans cette histoire.