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La Ville de Châteauguay fait le point sur un incident au camp Activ'Été

le mercredi 28 juillet 2021
Modifié à 17 h 31 min le 28 juillet 2021
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Photo prise par la citoyenne témoin de l’incident. Les moniteurs, même si on ne les voit pas sur l’image, étaient présents. (Photo : Z.M.)

Un incident survenu au camp de jour Activ’Été a récemment fait le tour des réseaux sociaux.

Lors d’une sortie au parc, un enfant autiste de 6 ans est resté pris sur la clôture de la cour de l’école Harmony. Une passante, qui a vu et entendu l’enfant, est intervenue en attirant l’attention des moniteurs pour qu’ils viennent le secourir.

Questionnée sur cette situation, la Ville de Châteauguay, qui gère le camp, assure que l’enfant n’a jamais été en danger.
 

Cris d’enfant

Le matin du 16 juillet, une citoyenne jouait avec ses enfants au parc Ivan-Franko quand elle a entendu quelqu’un crier. Le parc est adjacent à la cour de l’école primaire.

«Je me suis approchée. C’était un enfant que je ne connaissais pas et qui essayait d’attirer l’attention, il demandait de l’aide, relate la femme, qui a demandé d’être identifiée par ses initiales, Z.M. Le groupe du camp de jour, avec deux animateurs, était de l’autre côté de l’école, où il y avait la porte. C’est quand même une très bonne distance.»

Z.M. dit avoir alors commencé à crier pour appeler les moniteurs. «Ç’a pris un petit bout pour qu’ils se retournent tous les deux. Ils ont vu que j’étais à côté de l’enfant et que l’enfant était sur la barrière. Là, les deux ont couru pour venir aider le petit.»

Elle ajoute qu’environ trois minutes se seraient écoulées entre le temps où elle a entendu l’enfant et le moment où les moniteurs sont venus le chercher.

Le soir de l’incident, Z.M. a rédigé une publication dans un groupe de mamans sur Facebook pour raconter la situation, l’accompagnant d’une photo de l’enfant sur la clôture. Elle a reçu un grand nombre de commentaires.

Interpellée par le journal, la Ville de Châteauguay soutient que l’enfant n’était pas en danger.

«La version reçue par nos équipes responsables confirme que la situation a duré beaucoup moins longtemps qu’initialement rapporté, indique la directrice des communications de la Ville, Stéphanie Gosselin. Les animateurs ont pris acte et ils étaient près de l’enfant. L’enfant s’est un peu éloigné du groupe et s’est agrippé à la clôture. Il ‘criait’ parce que ça fait partie de ses traits de caractère, mais était dans la cour d’école clôturée et n’a jamais été en danger.»

La mère du garçon, Roxanne Larouche, nie que crier soit un trait de caractère de son fils.

Alertée par les réseaux sociaux

C’est via les réseaux sociaux que la mère de l’enfant a pris connaissance de l’incident.

«Normalement, le moniteur écrit tout ce qui se passe dans la journée. Toujours, toujours, affirme-t-elle. Et cette journée-là, il n’avait rien marqué.»

L’équipe de coordination du camp a également appris cette situation à la suite de la publication sur Facebook.

«Des vérifications ont débuté dès la fin de semaine pour tenter de démêler la situation et la responsable du secteur a discuté avec la maman dès le lundi matin, indique la directrice des communications de la Ville. Il était difficile pour la coordination d’en informer la mère avant, puisque les responsables n’étaient pas au courant.»

Mme Gosselin admet tout de même que l’information aurait dû être partagée dans le cahier de communications. «[C’est un reproche] tout à fait légitime, confie-t-elle. Nous comprenons très bien qu’il s’agit d’une information qui peut intéresser les parents et qui, surtout, peut les rassurer dans nos interventions.»

Elle ajoute que l’animateur en question «s’est fait rappeler l’importance de tout inscrire au cahier, même lorsque l’enfant n’est pas en danger ou que la situation semble plus banale».

Déçue de la Ville

Pour sa part, la mère de l’enfant se dit déçue de son entretien avec une coordinatrice du camp.
«J’ai dit que c’était un accident grave, et elle me disait, ‘ce n’est pas un accident, mais un incident’, indique Mme Larouche. Elle ne semblait pas trouver ça trop grave, selon ce qu’elle me disait. [...] Je m’attendais à plus que ça.»

La Ville lui aurait également dit que le témoin avait commis un acte illégal en publiant la photo sur les réseaux sociaux. «Moi, j’ai dit, ‘je suis contente en tant que mère qu’elle ait mis ça sur Facebook parce que si ça n’avait pas été de cette madame-là, je ne l’aurais jamais su’», indique la femme. Cette information n'a pas été confirmée par la municipalité.

La coordination du camp de jour a également discuté avec la citoyenne qui a vu l’enfant sur la clôture. Selon la municipalité, la dame «a confirmé ne pas avoir eu tout le contexte et convenu que les réseaux sociaux ont pu exacerber l’événement».

«Pensant bien faire en avisant de la situation sur un groupe de mamans, mais voyant que l’histoire prenait des proportions démesurées, cette dame témoin a d’ailleurs rectifié certaines informations sur le même groupe pour remettre la situation dans son contexte», écrit Mme Gosselin.

Questionnée à ce sujet par le journal, Z.M. nie avoir changé sa version des faits. Selon elle, la Ville l’aurait accusée d’avoir partagé une fausse information en indiquant que les moniteurs avaient laissé l’enfant seul, surtout car ils n’étaient pas visibles sur la photo qu’elle a publiée sur Facebook. Z.M. soutient qu’elle n’a jamais dit que l’enfant était seul, mais qu’elle avait écrit que les moniteurs étaient loin.

En voyant la publication disparaitre du groupe Facebook, la citoyenne l’a partagée une deuxième fois, en ajoutant quelques mots supplémentaires : «S’il vous plait, lissez bien le post avant de penser que l’enfant était seul».

Sans surveillance

Selon la mère de l’enfant, son fils était sans surveillance au moment de l’incident. En tant qu’enfant avec des besoins particuliers, il est censé être accompagné par un moniteur en tout temps. La Ville lui a indiqué que le camp essayait d’intégrer le garçon dans le groupe.

«Même si vous essayez de le faire intégrer dans un groupe, il faut qu’il soit quand même sous surveillance, affirme Mme Larouche. Si la madame n’avait pas retrouvé mon garçon, qu’est-ce qui serait arrivé?»