Opinion

L’art de débattre dans un Château

le jeudi 21 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 21 mai 2015
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Dans un château construit par un maçon de la région, cinq artistes ont discuté à propos de différents thèmes que je leur ai soumis portant sur la culture en février.

Rayonnent-ils dans leur région? Les villes favorisent-elles l’effervescence culturelle? Quelle est leur réalité? Comment perçoivent-ils l’acte de créer? Que représente la culture pour eux? Ces opinions, j’ai pu les recueillir dans le cadre d’un panel de discussion portant sur la culture locale. Riche en débat, animer cette soirée provoquée a nourri  mes observations. Le but : en savoir davantage sur les aléas de la vie des artistes de la région. Je compte vous partager des entrevues réalisées avec cinq artistes qui seront publiées au cours des cinq prochains mois. Les informations qui y seront publiées seront une occasion pour vous d’avoir accès à des données locales à tout le moins intéressantes.

La plupart des artistes sont prêts à dire qu’un effort d’éducation et de démocratisation doit être fait auprès de la population. Pour citer un exemple; Karine Landerman a dû trouver des astuces de persuasion pour qu’un citoyen de sa ville d’origine (Beauharnois) achète une de ses estampes. En fait, l’une de mes principales motivations est de mettre en perspective la place de l’art au niveau local. J’ai rarement vu des œuvres d’art public dans la région. Pourtant, j’y suis bien ancrée. Peut-être que ma jeune curiosité n’a pas été assez loin dans sa recherche. À mon avis, il n’y a pas beaucoup de compositions d’expression artistique présentée dans un environnement public qui fait surgir une interprétation originale de la région. Tout dépend d’où vous vivez. Une ville sans art public n’est pas une cité qui a du rayonnement, selon moi. Les artistes locaux ont vraiment du talent et je me demande pourquoi certaines structures administratives (municipales ou privées) n’encouragent pas assez ces derniers.

La faiblesse de la région serait le manque de lieu de diffusion reconnu professionnellement, selon Karine Landerman, directrice générale de la Maison LePailleur et artiste en arts visuels. Très peu de collectionneurs sont installés dans le coin, donc c’est plus difficile de vendre les œuvres, selon Steven Spazuk, artiste de Léry. L’esprit sportif serait plus encouragé que les arts, observe Tali Lévesque, sculptrice de Mercier.

Les médias locaux auraient une responsabilité sociale d’informer la population des réalisations artistiques, relate Francis Coupal, tourneur de bille de Mercier et cofondateur de Zone d’affluence – arts inattendus.

La formule du Bistro culturel Cœur du village à Saint-Isidore serait un lieu propice à l’épanouissement culturel, soutient Éric Bernard, musicien de Châteauguay. Une rivalité culture et agriculture se ferait sentir, entrevoyaient certains artistes qui assistaient à la table ronde.