Culture

Le champ libre de Spazuk

le vendredi 19 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 19 juin 2015
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Cette semaine, le deuxième artiste de la série Paroles d’artistes est Steven Spazuk de Léry.

Artiste en arts visuels qui sème la curiosité en utilisant le feu dans sa technique de création d’images, Steven Spazuk est reconnu à l’international.  Il se concentre sur le thème ornithocide, les espèces d’oiseaux qui disparaissent. L’hiver passé, l’équipe japonaise de l’émission  Maximum Level  débarquait à Léry pour capter quelques images de lui en processus de création. Voici une brève entrevue qui vous permettra d’en savoir un peu plus sur sa personnalité.

D’où est venu votre goût de créer des pièces uniques?

« J’ai toujours dessiné. J’ai toujours créé. Vous dire d’où ce goût de créer vient, je ne saurais dire….C’est plus de l’ordre du besoin que du goût. J’ai un besoin de créer de faire des nouvelles images. Ce besoin est nécessaire pour mon équilibre et pour mon bonheur. »

Considérez-vous être un artiste épanoui dans votre région?

«Oui, je me considère comme un artiste épanoui dans le sens où je suis un artiste libre. Bien entendu, j’ai des engagements auprès de galeries, mais j’ai le champ libre. Je crée ce dont j’ai envie. Je fais ce que je veux…Vous précisez dans votre question; un artiste épanoui dans votre région? …je ne me considère pas comme un artiste régional. Je travaille de chez moi, de Léry, certes, mais mon travail n’est pas vraiment connu ou reconnu dans ma région. Il est vu par plusieurs, mais en dehors de ma région. Je dirais même en dehors de mon pays… »

Selon vous, quel est l’environnement idéal au moment de procéder à la réalisation d’une œuvre?

« Je préfère commencer tôt le matin, pour pouvoir, dès le départ de la journée, régler les petites besognes de la business (correspondances par courriel, gestion de la page Facebook, du site web, la comptabilité, les certificats d’authenticité, la préparation de tableaux, etc.) Ensuite je suis plus disponible pour le travail créatif. Je n’attends pas l’inspiration. Je la provoque. Je me mets au travail à tous les jours dans mon atelier. J’essaie d’être le plus discipliné possible, car je crois que la constance et le dévouement mènent au succès. »

Quelle saison vous inspire le plus?

« Le printemps me réjouit le plus, mais je dirais que je suis plus productif à l’automne et à l’hiver. La saison froide et les journées courtes nous forcent plus à être à l’intérieur, donc le travail est plus concentré et j’ai beaucoup moins de distractions. L’été, il m’arrive trop souvent de préférer faire du kayak ou du jardinage plutôt que de travailler dans mon atelier. »

Quel breuvage buvez-vous le plus en période de création?

«Le café !! (Un peu trop même…) »

 

Politique culturelle

Premier pas de Léry

Un contrat a été attribué par la municipalité à l’artiste Léryverain multidisciplinaire Louis Maxime Dubois pour encadrer le développement culturel. Dans le cadre du forum citoyen (qui avait lieu le 20 juin) portant sur la culture et les loisirs, il colligera les éléments ressortis par les citoyens et posera un diagnostic. « Léry est en gros changement. Ça paraît, tout est à vendre, la population vieillit. Maintenant, c’est renversé. Avant, c’était des chalets, les gens de Montréal venaient passer trois semaines, un mois et retournaient. La donne a changé, ces chalets sont reconstruits pour que les gens demeurent ici », relate M. Dubois lors d’un entretien avec le journal un peu avant le forum.

Selon lui, Léry devrait se doter d’une politique culturelle pour faciliter la recherche de fonds qui aideraient à implanter des activités culturelles. « Avec une politique culturelle, là tu peux aller chercher des subventions et c’est un processus social qui est extraordinaire et hyper démocratique », soutient-il. Le développeur compte sensibiliser la population à l’importance de la culture. L’idéal serait de créer une effervescence et une proximité à la vie culturelle en ciblant les familles établies à Léry.

À propos de Louis Maxime Dubois

Ce Léryverain est spécialiste dans l’accompagnement musical de cinéma muet. Le compositeur a travaillé auprès du réalisateur québécois Michel Moreau, créateur du documentaire-fiction Le million tout puissant. Il a aussi créé avec Michel Tremblay. « Si on peut créer un comité culturel permanent, ça va être super », fait valoir M. Dubois. Déjà familier avec les MRC puisqu’il a œuvré en tant qu’agent de développement culturel dans la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, il entrevoit la création d’un engouement pour les familles et l’offre d’activités attrayantes pour les adolescents. Ces aspects seraient une bonne façon de contrer l’exode et de garder un noyau villageois. 

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