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L'équité salariale au coeur d'un conflit de travail à Mercier

le jeudi 27 mai 2021
Modifié à 10 h 29 min le 27 mai 2021
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Les employés cols bleus et cols blancs de la municipalité de Mercier sont descendus dans la rue pancarte à la main pendant leur période de dîner le mardi 25 mai. La Loi sur l’équité salariale « visant à reconnaître le travail féminin à sa juste valeur », selon les mots du gouvernement, est au centre d’un conflit avec l’employeur. 

« Le dossier piétine depuis 2014. L’ensemble des villes a réglé cet enjeu. La seule ville où ce n’est pas réglé, c’est Mercier », reproche Jean-Guy Simard, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

« L’équité salariale est le droit des travailleuses et travailleurs occupant un emploi typiquement féminin de recevoir un salaire égal à celui d’une personne occupant un emploi typiquement masculin de valeur équivalente dans la même entreprise », indique la CNESST. Pour respecter ce droit, les postes doivent être évalués notamment en fonction des études requises, les responsabilités et la complexité de la tâche à accomplir. Dans certaines entreprises, cette évaluation a permis par exemple de constater que des secrétaires étaient moins payées que des concierges alors que leurs fonctions se ressemblent. Le salaire de secrétaires a donc été révisé à la hausse.

À Mercier, le syndicat et l’employeur n’ont pas réussi à s’entendre sur l’évaluation de l’ensemble des postes, soutient le porte-parole syndical. « On a l’expertise pour faire l’évaluation. L’employeur est de mauvaise foi », soutient Jean-Guy Simard.

Il allègue que la Ville a conclu que des employés « sont payés plus cher que le marché » et veut geler leur salaire un an ou deux. Pour la municipalité, l’exercice se conclut avec une réduction de la masse salariale de 45 000 $, selon le porte-parole du SCFP.

Conciliation

Faute d’entente avec la municipalité, le syndicat a déposé une plainte à la CNESST au début de l’année 2021. Un processus de conciliation entre les deux parties s’est amorcé. « Nous avons eu une première rencontre et ça n’a pas bien été », affirme M. Simard.

Convention collective

Au dossier de l’équité salariale s’ajoute celui du renouvellement de la convention collective échue depuis le 1er janvier 2019. L’équité avec les employés des autres villes constitue aussi un enjeu. « On ne veut pas des salaires comme ceux des employés de la Ville de Montréal. Les employés de Ville Mercier veulent surtout une reconnaissance des efforts qu’ils font depuis plusieurs années », dit Jean-Guy Simard.

Grève

En guise de moyen de pression, les syndiqués vont porter un chandail rouge. D’autres manifestations sont aussi prévues, confirme M. Simard. Et la partie syndicale a en main un mandat de grève voté le 14 avril, précise-t-il. Pour l’instant, aucun moment n’a été fixé pour débrayer. Le cas échéant, il s’agira d’une grève de quelques jours. « La grève pourrait affecter les citoyens mais ce n’est pas le but. Il se peut qu’il y ait un arrêt de travail parce que les négociations traînent depuis 2018 », affirme M. Simard.

 

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