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COVID-19

Les cols blancs de Châteauguay dénoncent les mises à pied

le vendredi 08 mai 2020
Modifié à 15 h 36 min le 08 mai 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La mise à pied d’une trentaine de cols blancs par la Ville de Châteauguay en raison de la pandémie fait grincer des dents. [caption id="attachment_81456" align="alignleft" width="444"] Éric Laparé, vice-président du syndicat des cols blancs. (Photo gracieuseté)[/caption] La section locale 2294 du SCFP qui les représente a diffusé le 5 mai un communiqué dans lequel il dénonce le geste. Le syndicat reproche à l’employeur de ne pas avoir suivi la suggestion du gouvernement Legault faite aux municipalités « de maintenir en poste le plus grand nombre d’employés possible », quitte à les « redéployer dans d’autres fonctions liées aux services essentiels », ou effectuer un « prêt de service à d’autres organismes municipaux, à des organismes communautaires ou au réseau de la santé », indique Québec sur son site internet. « Ce n’est pas pour des motifs financiers. On regarde d’autres villes autour de nous et elles n’ont pas fait de mises à pied. Les employés ont été prêtés au communautaire », affirme Éric Laparé, vice-président du syndicat. « Ce n’est pas parce qu’on trouve qu’on fait pitié. On sait que du monde à pied, il y en a beaucoup. Nos membres veulent travailler. Ils ont le sentiment qu’ils peuvent apporter quelque chose. » Dans son communiqué, le syndicat expose : «Quelle est la réelle économie à procéder à des mises à pied à un moment que nous devrions accorder à la réorganisation et la planification de nos services? Selon nous, avec une telle approche, la Ville prolonge les conséquences de la COVID-19 sur la population et augmente par la même occasion les coûts liés à la reprise des activités en raison de l’imposant retard qui sera à combler. Les employés pourraient planifier l’automne ». Selon le syndicat, le congé forcé touche une trentaine de cols blancs sur 110 ou 120 employés. Du nombre, 26 ou 27 sont aux loisirs   Réaction du maire Sur un total de 106 employés, la Ville a mis en disponibilité 6 cols blancs syndiqués, a réagi le maire Pierre-Paul Routhier, questionné sur le sujet lors d’une assemblée spéciale du conseil le 6 mai. « Pourquoi la Ville ne les a pas utilisés ? Tout simplement parce qu’on n’a plus de services. On ne donne plus de services. La bibliothèque est fermée. Les activités culturelles ne se donnent plus malheureusement. Ça sert à rien de garder les gens pour ça », a exprimé le premier magistrat. [caption id="attachment_81457" align="alignleft" width="444"] Pierre-Paul Routhier (Photo Michel Thibault)[/caption] Concernant des appels aux aînés, par exemple, le maire a observé que le bureau de la députée MarieChantal Chassé et le CLSC le faisaient déjà.  « Il y a des limites à ce qu’on peut faire. On ne peut pas inventer une roue simplement parce qu’on veut tourner », a-t-il lancé.   Compensation M. Routhier a fait valoir que la Ville offre une compensation aux employés mis à pied pour leur permettre de toucher 85 % de leur rémunération brute. « On veut garder les employés. On a énormément de respect pour les employés », a-t-il insisté. Seuls ceux avec un statut de permanent à temps plein y ont droit, déplore le vice-président du syndicat, soit 4 ou 5 sur 30. Les autres employés travaillent à temps partiel sur une base régulière ou temporaire, c’est-à-dire de façon saisonnière. Pierre-Paul Routhier a confirmé en entrevue vendredi les affirmations du syndicat. Comme la rémunération est variable au fil du temps, le calcul aurait été difficile, a-t-il justifié. « Ça aurait été embêtant », a-t-il soutenu. « Avec les programmes d’aide des gouvernements, les gens ne tombent pas dans le vide. » Le souhait de la Ville est de conserver le lien d’emploi avec son personnel, a assuré le maire. « On veut reprendre les employés. Ils avaient une bonne job, on veut qu’ils la récupèrent », a-t-il dit.  

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