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Les maigres revenus de la vente de terrains plombent les finances de Beauharnois

le mercredi 21 août 2019
Modifié à 15 h 13 min le 21 août 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La Ville de Beauharnois tire beaucoup moins de revenus que prévu de la vente de terrains à vocation industrielle lui appartenant. Et dans lesquels elle a investi près de 30 M $. La situation financière de la Ville en souffre. https://www.dailymotion.com/video/x7gza2t Le maire Bruno Tremblay a présenté à l’assemblée municipale du mardi 20 août les états financiers de la Ville de l’année 2018. L’exercice se termine avec un déficit de fonctionnement de 1,5 M $, les dépenses atteignant 25,3 M $ et les revenus 23,7 M $. La Ville présentera une demande au ministère des Affaires municipales pour adopter un règlement d’emprunt pour combler le déficit, a indiqué le premier magistrat. Pour boucler l’année 2018, près de 6,6 M $ ont aussi été puisés dans le surplus de la municipalité. Le manque à gagner résulte du fait que le conseil municipal escomptait dans son budget 2018 des revenus de 6,7 M $ provenant de la vente de terrains. «Malheureusement, ces ventes-là ne se sont pas faites», a révélé Bruno Tremblay. La vente de terrain a rapporté 60 000 $ à la Ville en 2018. La problématique persiste. Pour équilibrer son budget 2019, le conseil a augmenté les taxes de 15 %, coupé des postes, sabré des dépenses et prévu des revenus de 4 M $ provenant de la vente de terrain. Rendu à mi-année, les transactions immobilières ont enrichi la Ville de 500 000 $, soit environ le quart de la cible. Le maire Tremblay entrevoit cependant une embellie. La municipalité a plusieurs offres d’achat sur la table, a-t-il assuré. Bas de laine rouge Le surplus de la Ville se chiffrait à 9,6 M $ au 1er janvier 2018. Il est passé dans le rouge au 31 décembre 2018 à – 9,3 M $. Une ponction de 8,1 M $ a servi à payer des activités de fonctionnement. La Ville a aussi affecté 7,9 M $ au «redressement du parc industriel». Ce, en lien avec l’achat par la municipalité en 2012 de terrains d’Hydro-Québec dont une partie a été vendue à Ikea. Les revenus de la transaction n’avaient pas été appliqués au remboursement de l’emprunt concerné, comme l’exige la loi, a répété le maire Tremblay mardi. La Ville a corrigé le tir à la suite d’une demande du ministère des Affaires municipales. La municipalité n’a pas à payer les 9,3 M $ maintenant. «C’est clair que les prochaines ventes de terrain vont obligatoirement être affectées à la réduction de la dette au montant minimalement de 7,8 M $», a averti Bruno Tremblay. La date butoir est 2023. Ministère des Affaires municipales À la demande du maire Tremblay, le ministère des Affaires municipales a amorcé en décembre 2017 une vérification des finances de la Ville de Beauharnois. Avec le soutien du ministère, la municipalité a notamment resserré les contrôles de ses dépenses, a rappelé Bruno Tremblay. «On est là pour accompagner la municipalité. On veut aider et on aide déjà», a affirmé la ministre Andrée Laforest, en entrevue à RDI mercredi, qui posait la question «Beauharnois au bord du gouffre ?». «L’administration en place a déjà pris des mesures pour redresser la situation et elle devra continuer», a affirmé la ministre à RDI. À lire aussi : Le ministère scrute les opérations de Beauharnois à la demande du maire Irrégularités dans l'octroi de contrats à Beauharnois entre 2015 et 2017 L'ancienne administration de Beauharnois pointée du doigt par le Commissaire à l'intégrité municipales Une hausse de 15 % qui fait des vagues à Beauharnois