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Les taxis débordés à Châteauguay

le vendredi 24 janvier 2020
Modifié à 15 h 06 min le 24 janvier 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Tanné de voir ses clients attendre longtemps pour un taxi en fin de soirée, le copropriétaire du bar BLVD Bar et Grill à Châteauguay Michael Ghorayeb a lancé une pétition réclamant qu’Uber desserve le secteur. De leur côté, les deux entreprises de taxi qui couvrent le territoire tentent de trouver des solutions pour mieux répondre aux besoins de leur clientèle. M. Ghorayeb a démarré cette initiative, car lors de la fin de semaine du 17 janvier, certains de ses clients ont attendu plus de deux heures en fin de soirée dans l’espoir d’avoir un taxi. En trois jours, plus de 1000 personnes avaient signé la pétition. [caption id="attachment_75276" align="alignnone" width="444"] Le copropriétaire du BLVD Bar et Grill Michael Ghorayeb. (Photo Archives)[/caption] Selon le restaurateur de Châteauguay, depuis deux ans, il est de plus en plus difficile d’obtenir un taxi les vendredis et samedis soirs à Châteauguay. «À partir de minuit, il peut y avoir au moins 45 minutes d’attente et plus tard ça peut être des heures d’attente», déplore-t-il. Pour M. Ghorayeb, la venue d’Uber permettrait de répondre à la demande que les taxis n’arrivent pas à combler. Il souligne que ce problème de transport a un impact sur son commerce. «D’un point de vue économique, ça me nuit. Les gens commencent à se préparer d’avance pour leur départ», explique-t-il. D’un point de vue de sécurité, il ne souhaite pas que ses clients prennent le volant ou marchent de longues distances après avoir consommé de l’alcool. Pas pour maintenant dit Uber [caption id="attachment_75278" align="alignnone" width="444"] Le territoire desservi par Uber présentement. (Capture d'écran)[/caption] Sur la carte du territoire que dessert Uber, on peut clairement voir que Châteauguay, Léry, Mercier et Beauharnois sont les seules villes de la Rive-Sud où le service n’est pas offert. Questionnée à ce sujet, la compagnie a indiqué que rien n’était prévu pour Châteauguay pour le moment. «Cela dit, lorsque la nouvelle réglementation du Québec entrera en vigueur plus tard dans l'année, nous serions ravis d’avoir l’occasion de desservir Châteauguay», a répondu Uber par courriel. En ce moment, la loi autorise une cinquantaine de permis de taxi sur le territoire de Châteauguay, Léry et Mercier desservi par Prestige Taxi et Oxford Taxi. Cette restriction sera cependant abolie dès l’automne 2020 avec l’entrée en vigueur de la nouvelle régissant l’industrie du taxi. Périodes de pointe nocturnes  Oxford Taxi et Prestige Taxi ont expliqué que la situation de la fin de semaine du 17 janvier était exceptionnelle et que le service avait été réduit et plus lent en raison de la tempête de neige qui sévissait. Les deux compagnies sont d’avis que la sortie des bars est toujours un moment où il est difficile de combler la demande. «Même si vous mettez 100 taxis les soirs de fin de semaine, on ne peut pas suffire à la demande quand on approche de trois heures du matin, parce que tout le monde sort en même temps», explique Driss Elabdouni, superviseur chez Oxford Taxi. Propriétaire de Prestige Taxi, Georges El-Assad évoque aussi le fait que des clients appellent simultanément les deux compagnies pour rentrer chez eux ce qui crée une confusion et un ralentissement du service. M. El-Assad remarque que la clientèle a augmenté ces derniers mois. «Depuis huit ou neuf mois, c’est incroyable l’achalandage. Je ne sais pas ce qui arrive», mentionne-t-il. Chez Oxford Taxi, M. Elabdouni parle plutôt de périodes de pointe où l’achalandage est plus important. [caption id="attachment_75277" align="alignnone" width="444"] Le propriétaire de Prestige Taxi Georges El-Assad. (Photo Andrew Clark)[/caption] La popularité du Playground Poker Club à Kahnawake a aussi un impact sur les demandes de taxis, notamment lors des tournois, mais les deux compagnies affirment prioriser les clients de Châteauguay, Léry et Mercier. En quête de solutions Tant Prestige qu’Oxford Taxi sont au fait que des clients sont insatisfaits du temps d’attente. Les propriétaires de taxis chez Prestige Taxi ont accepté en janvier que deux chauffeurs qui travaillent normalement sur des horaires de jour donnent un coup de pouce aux chauffeurs de soir en restant jusqu’à 1h30, 2 h du matin du lundi au vendredi. M. El-Assad comptait réunir à nouveau son équipe pour augmenter ce nombre à trois chauffeurs. Les deux entreprises se sont aussi réunies pour discuter de pistes de solutions. Oxford Taxi dit avoir mis des mesures en place pour accommoder la clientèle. Elle ajoutera un employé à la répartition pour répondre plus rapidement aux appels et songe à un système de quota pour assurer un minimum de chauffeurs lors des périodes achalandées. Entre 16 et 20 chauffeurs des deux compagnies confondues sont sur la route les soirs de fin de semaine.