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Les visages de la guignolée

le mercredi 22 décembre 2021
Modifié à 16 h 51 min le 22 décembre 2021
Par Jules Gauthier

jgauthier@gravitemedia.com

(Photo: Denis Germain)

Pour les gens et les familles aux prises avec une situation financière plus difficile, le temps des Fêtes peut apporter son lot de stress et de tracas. Heureusement, la tenue de la guignolée chaque année permet de venir en aide aux personnes dans le besoin. Trois citoyens de la région faisant appel aux paniers de Noël ont accepté de témoigner pour Le Soleil de Châteauguay.

Bernard (nom fictif) a 63 ans et habite à Léry. Selon ses dires, sa vie a beaucoup changé depuis les trois dernières années.

« J’avais un bon job bien payé dans une usine de fenêtres, mais je me suis senti peu à peu en Burn out et maintenant, je ne travaille plus à cause d’une maladie. À l’hôpital ils m’ont dit que j’avais un cancer de la moelle osseuse », résume-t-il.

Étouffé par des dettes qu’il n’était plus capable de payer, Bernard a dû se résoudre à déclarer faillite. Selon lui, c’est à ce moment que les paniers de Noël lui ont été d’une précieuse aide. Le résident de Léry ne cache pas qu’il avait de la difficulté au début à accepter cette aide qui, maintenant, est appréciée à sa juste valeur.

« J’ai travaillé toute ma vie. Tu sens que tu perds ta fierté, mais bon, ça va mieux qu’avant », insiste-il.

Une famille à nourrir

Résidente de Châteauguay depuis maintenant trois ans, Sylvie (nom fictif) a vu sa situation familiale être chamboulée il y a quelques mois. Éducatrice préscolaire et mère monoparentale de quatre enfants, cela fait plusieurs années qu’elle fait la demande de paniers de Noël.

« La vie coûte cher et les choses qui offrent de l’aide comme les paniers de Noël je les prends, car ça me permet de mettre des sous ailleurs, j’ai quatre enfants à élever », précise la maman de 42 ans.

Le panier de denrées et les cartes cadeaux d’épiceries sont une bénédiction pour Sylvie. « Ça permet de se gâter un peu plus en famille et le panier m’aide aussi le reste de l’année, on ne mange pas tout à Noël! ».

De son côté, la Châteauguoise n’a aucune honte de dire qu’elle reçoit de l’aide et en parle ouvertement avec ses proches.

« Je ne vais pas à l’aide alimentaire pour pouvoir m’acheter une sacoche à 400 $, mais plutôt pour être capable de tripper avec mes enfants », résume-t-elle.

D’une précieuse aide

Danielle Duval, 65 ans, ne travaille plus aujourd’hui et souffre d’emphysème, ce qui lui cause certaines difficultés au quotidien. La résidente de Beauharnois n’a que de bons mots pour Louis-Marie Montpetit, le président de la Société de Saint-Vincent de Paul de Châteauguay qui s’occupe de la distribution des paniers de denrées non périssables dans la région.

« Ça fait une couple d’années qu’il m’aide avec les paniers de Noël et la nourriture, tout ce qu’il m’a donné ça m’a vraiment aidé, vous pouvez pas l’imaginer ! », s’est exclamée Mme Duval.

Elle considère M. Montpetit comme un homme de cœur qui a le don de mettre les gens à l’aise et en confiance. La retraitée confie cependant qu’elle trouve parfois la situation difficile pour l’orgueil.

« Avant de tomber malade, je travaillais et je faisais mes affaires, j’aimerais tellement ne pas avoir besoin de faire ça, mais au moins je sais que je ne suis pas jugé par Louis-Marie », exprime-t-elle.

Cette année, près de 600 personnes on fait des demandes de paniers de Noël dans la région de Châteauguay, c’est 150 de plus qu’en 2020.