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Mercier ne paie pas ses factures de transport en commun

le jeudi 11 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 11 août 2016
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Depuis 2014, la Ville de Mercier a accumulé près de 627 000 $ en quotes-parts impayées au CITHSL (Conseil Intermunicipal de Transport du Haut-Saint-Laurent).

Ce manque à gagner met l’organisme de transport dans une situation précaire. Pour l’instant, la marge de crédit assure le fonctionnement des activités. «Mercier paie aussi ces frais d’intérêt, mais le 40 % restant, c’est payé par les autres municipalités qui n’ont pas nécessairement les moyens d’absorber ces frais», explique Hélène Thibodeau, directrice générale du CITHSL, en poste depuis juillet 2015. Mercier ne voudrait pas endosser le déficit du CIT, laisse-t-elle entendre. «Les déficits ne sont pas nécessairement causés par une mauvaise gestion, mais plutôt par l’acharnement de Mercier à tout contester et à essayer d’en payer le moins possible au lieu de payer sa juste part», croit-elle. Mme Thibodeau a facturé le solde de 250 000 $ à Mercier, en 2015. La Ville n’a pas payé ce dû et doit aussi payer des frais d’intérêt de 2 500 $ par mois.

«Ville Mercier conteste actuellement l'interprétation du décret ministériel et souhaite que l'ensemble des municipalités du CIT paient au prorata de la population le service de transport en commun. Or, Mercier reçoit beaucoup plus de services que les autres municipalités (plus de circuits, plus de départs). Il serait donc complètement injuste de demander aux citoyens d’Ormstown ou de Howick de payer pour des services de transport que leurs citoyens ne reçoivent pas !» commente Maude Laberge, présidente du CITHSL à propos des circonstances. Mercier utilise 60 % des services de transport en commun inter municipal. Cette municipalité est la seule du CITHSL à faire partie de la Communauté métropolitaine de Montréal. En 2017, la ville sera comprise dans le circuit de transport en commun de la CMM.

En attente du verdict avant de payer

Johanne Anderson, conseillère municipale de la Ville de Mercier affectée au dossier depuis janvier, maintient la position que certaines factures doivent être révisées par un avocat. «On a payé une partie des quotes-parts et nous attendons le verdict final de l’avocat avant de payer les sommes dues. Ces sommes sont enregistrées dans les comptes à payer», indique-t-elle. Les élus de la municipalité savent que des frais d’intérêt sont engendrés par le temps de remboursement. «On est conscient de ça, mais si l’avocat nous dit qu’un 50 000 $ ne doit pas être payé, c’est pour le citoyen que nous vérifions», soutient-elle. Mercier assure que les quelque 630 000 $ sont dans ses coffres.