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Mercier se défend d’avoir placé de la terre contaminée près de la rivière

le jeudi 22 juin 2017
Modifié à 0 h 00 min le 22 juin 2017
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

De la terre contaminée a été entreposée illégalement pendant plusieurs mois sur un terrain de la Ville de Mercier situé à 200 mètres de la rivière Châteauguay. La Ville affirme que la terre y a été déposée à son insu. En mars, le citoyen de Mercier et président de la Société de conservation et d’aménagement du bassin de la rivière Châteauguay (SCABRIC), Daniel Pilon, a été informé que des tas de terre qui semblait être contaminée avaient été déposés sur le terrain de la Ville situé derrière la station d’épuration du boulevard Salaberry. «J’ai été surpris de voir des tas de terres avec des bâches en dessous et des bâches par-dessus, explique-t-il. J’étais préoccupé de voir ce qu’il y avait sur ces terres. Tu ne fais pas ça avec de la terre normale.» Il craint que les pluies abondantes des derniers mois aient fait percoler la contamination jusqu’à la rivière Châteauguay située à 200 mètres de là. Plainte au ministère de l’Environnement M. Pilon a porté plainte au ministère de l’Environnement. Une inspectrice du Ministère s’est rendue sur le site situé derrière la station d’épuration du boulevard Salaberry à la fin du mois d’avril. Dans son rapport, dont le Soleil de Châteauguay a obtenu copie, l’inspectrice dit avoir rencontré un employé de la ville. Ce dernier lui a expliqué que les sols en question provenaient de «travaux effectués pour la nouvelle caserne de pompier de la ville». «Il croit que la plupart de ces sols étaient exempts de contamination, mais ceux sur les bâches dégageaient de fortes odeurs d’hydrocarbures», écrit Marie-Claude Daigneault dans son rapport. Il est connu que le sol est contaminé où logera la future caserne, puisqu’il s’agit de l’ancien site d’une station-service. À la suite de cette visite, un avis de non-conformité  pour entreposage de matières résiduelles (brique, béton et asphalte) a été envoyé par le ministère de l’Environnement. Ce dernier a également informé la Ville que des tests sur les matières possiblement contaminées allaient être effectués. À qui la faute? La Ville de Mercier affirme n’avoir jamais autorisé l’entreposage de sols contaminés à cet endroit. Selon le directeur général de la municipalité René Chalifoux,  ce terrain est régulièrement utilisé pour l’entreposage de matériaux provenant de travaux d’aqueduc. «En aucun temps, je n’ai été informé qu’il y avait cette terre contaminée sur ce terrain-là», assure M. Chalifoux. L’entreposage de ces sols aurait été effectué à l’automne 2016 lors des travaux de la Ville. L’administration municipale dit avoir été mise au courant ce printemps lorsque des cols bleus en ont informé le nouveau directeur des travaux publics Daniel Simard, arrivé en poste à la fin du mois de février. «Quand je l’ai su, j’ai entrepris des démarches pour faire la caractérisation de la terre», indique M. Simard. L’avis de non-conformité du ministère de l’Environnement est arrivé au même moment, selon lui. Des tests ont confirmé que près d’une centaine de tonnes de terres contaminées aux hydrocarbures ont été déposées sur le terrain de la Ville. Tout a été déplacé  à Montréal dans  un site autorisé par le ministère de l’Environnement, assure M. Chalifoux. Il demeure en contact constant avec le ministère de l’Environnement. La Ville n’a d’ailleurs plus le droit d’entreposer de matériaux sur le terrain situé derrière la station d’épuration. La mairesse de Mercier, Lise Michaud a condamné la situation à l’assemblée publique du mois de juin. Elle affirme qu’elle n’était pas au courant. « J’ai été très déçue de l’apprendre, a-t-elle commenté. Ça ne rencontre pas du tout les valeurs ni de la Ville ni de la direction. Ç’a été fait à notre insu.» Le directeur général a indiqué que c’est un fonctionnaire, qui n’est plus à l’emploi de la Ville, qui a pris la décision d’y entreposer ces terres.  

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