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Niveaux d'eau anormalement élevés

le vendredi 07 juin 2019
Modifié à 14 h 14 min le 07 juin 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Tout comme en 2017, les crues printanières enregistrées cette année dans le sud du Québec font en sorte de hausser les niveaux d’eau des différents bassins hydrographiques de la région. Une hausse qui, combinée au niveau d’eau record enregistré dans le lac Ontario, incite les autorités à recommander la plus grande prudence aux utilisateurs de ces plans d’eau. Hydro-Québec a d’ailleurs émis un communiqué afin de rappeler différentes consignes de sécurité à respecter à proximité de ses installations. De plus, les rampes de mise à l’eau de la Pointe Bayard et du Parc régional des Iles de Saint-Timothée ont été inondées au cours des derniers jours, ce qui a forcé la Ville à ordonner leur fermeture. En fait, c’est tout le bassin de Saint-Timothée qui a été fermé à la navigation. La situation n’égale toutefois pas celle vécue chez les riverains de la rivière des Outaouais. Selon Pierre-Marc Rondeau, ingénieur à la Planification de la production, planification et exploitation chez Hydro-Québec, la situation qui prévaut cette année est comparable à celle vécue en 2017. Le haut niveau d’eau du lac Ontario incite les gestionnaires à garder un niveau d’eau élevé dans le lac Saint-François et dans le lac Saint-Louis. «Il faut s’attendre à ce que les courants d’eau soient plus élevés et qu’il y ait plus de portes ouvertes dans nos barrages», fait savoir l’expert. C’est notamment le cas au barrage de Coteau, où plusieurs portes demeurent ouvertes afin de laisser passer les flots. Ce fort débit n’annonce cependant pas, du moins pour l’instant, la fermeture de la plage du Parc des Iles de Saint-Timothée, comme ce fut le cas en 2017; bien que des mesures préventives ont été instaurées par la Ville et sont réévaluées quotidiennement afin d’assurer sécurité des baigneurs. L’ouverture est toujours prévue pour le samedi 15 juin.
(Journal Saint-François Mario Pitre)
Fleuve et Grands Lacs Hydro-Québec assure la gestion équilibrée du fleuve Saint-Laurent en collaboration continue avec le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. Cette gestion des eaux a pour but de prévenir les risques d’inondations chez les riverains du lac Saint-François et du lac Saint-Louis. Cette année, le niveau d’eau du lac Ontario a atteint un sommet de 75,90 mètres (249,02 pieds) le 3 juin, surpassant celui enregistré en 2017, selon les données du Conseil international. En conséquence, son débit a atteint 10 000 mètres cubes (353 100 pieds cubes) à la seconde, jeudi. Centrales et barrages Hydro-Québec gère les opérations de deux centrales (Beauharnois et Les Cèdres) et de cinq ouvrages d’évacuation, que sont les barrages Coteau, Juillet, Saint-Timothée, Pointe-du-Buisson et Pointe-des-Cascades. Est-ce que la pression exercée par les forts débits d’eau risque d’endommager ces ouvrages ? Pierre-Marc Rondeau assure que non. «Notre gestion s’appuie sur des décennies d’exploitation. On connaît bien nos ouvrages et le comportement des cours d’eau et on a vécu toutes sortes de conditions différentes au fil des ans, dit-il. La sécurité de nos ouvrages n’est pas un enjeu, mais c’est la sécurité des citoyens riverains qui en est un.» À cet égard, l’expert assure que les risques d’inondation demeurent minimes pour les riverains du lac Saint-François, en raison de la gestion équilibrée des eaux du fleuve.
(Photo Archives)
Il rappelle également que des travaux d’entretien sont menés régulièrement afin d’assurer le maintien des installations. C’est le cas au barrage de Coteau de même que sur la digue de la centrale des Cèdres. Ce dernier chantier, estimé à 49 M$, consiste à améliorer l’étanchéité et la stabilité de la digue construite en 1914 afin de créer un canal d’amenée pour diriger l’eau du fleuve Saint-Laurent vers la centrale hydroélectrique des Cèdres. Par contre, du côté du Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, on prévient que «ces conditions (vécue cette année) sont hors de contrôle et ne sont pas prévisibles comme ce fut toujours le cas. La nouvelle « normalité” climatique nous commande de faire les préparatifs pour le prochain évènement majeur à chacune de nos activités journalières y compris celles de planification; même s’il devient de plus en plus difficile de savoir quand, à court terme, se produira ce prochain évènement.»