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OMH Châteauguay : 40 ans à offrir un toit décent aux gens

le lundi 15 octobre 2018
Modifié à 16 h 30 min le 15 octobre 2018
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

«C’est le genre d’histoire qui me touche beaucoup. Après être restée dans nos immeubles une dizaine d’années, une dame est partie vivre dans un condo. Elle nous a dit : être en logement social, ça m’a aidée à rebondir, à me refaire», raconte Bertrand Loiselle.
«C’est rentable investir dans le logement social» - Bertrand Loiselle
M. Loiselle est directeur général de l’Office municipal d’habitation de Châteauguay. L’organisme à but non lucratif franchit une étape importante cet automne. Il célèbre son 40e anniversaire d’existence. L’OMH de Châteauguay a été fondé le 20 novembre 1978 avec le mandat de doter la municipalité de ses premiers HLM. Une formule nouvelle à l’époque, réclamée par des locataires étouffés par leur loyer, désirant améliorer leur sort. Sensibles aux revendications, l’administration municipale d’alors a soutenu la création de l’OMH. Son tout premier édifice a vu le jour rue Marquette en 1983. Un 40 logements. 40 ans plus tard, le parc immobilier de l’OMH de Châteauguay compte 24 édifices. Il administre 429 logements à loyer abordable dont bénéficient 750 personnes. Il y a de quoi célébrer, confirme Bertrand Loiselle. Une grande fête en plein air a réuni locataires, employés de l’Office, bénévoles et bienfaiteurs, un samedi de septembre, pour souligner l’anniversaire. «C’était un événement très important pour nous. Nous voulions offrir un cadeau aux locataires pour le 40e anniversaire de l’OMH. Alors nous avons servi 140 repas (méchoui gratuit!) et inauguré La Place du 40e » fait part M. Loiselle. L’OMH offre un logis mais aussi du soutien à ses locataires, souligne-t-il, notamment par l’entremise d’une intervenante communautaire mais aussi la contribution de nombreux organismes. «On peut compter sur un milieu communautaire fort à Châteauguay», se réjouit le directeur général. Un besoin vital Beaucoup de choses ont changé en 40 ans. «Ce qui n’a pas changé, c’est l’importance du logement social. Avoir un toit, c’est un besoin essentiel. C’est la pierre angulaire de la qualité de vie. C’est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé», fait valoir M. Loiselle. Bénéficier d’un logement adéquat qui n’accapare pas plus que 25 % du revenu, ça fait toute une différence, assure-t-il. «Ça change tout. Ça offre une sécurité, une stabilité aux gens. Certains se trouvent un meilleur emploi, retournent aux études ou ils peuvent même se faire une blonde ou un chum. Ils ne sont pas gênés de recevoir quelqu’un», détaille-t-il. En 2018, les besoins sont toujours criants. La liste d’attente pour un logement de l’OMH compte 220 ménages. Femmes défavorisées Le visage des locataires défavorisés a changé. «En 1978, les HLM c’était pour les personnes âgées seules de 50-55 ans», note Bertrand Loiselle. «Ce qu’on voit plus qu’avant, ce sont des femmes seules et des mères monoparentales. On a beaucoup de cas de femmes victimes de violence conjugale qu’on priorise», indique-t-il. Travailleurs et pauvres «Les bénéficiaires de l’aide sociale sont moins nombreux. «Si vous êtes sur l’aide sociale avec deux ou trois enfants, pour moi, c’est un travail à temps plein», note Bertrand Loiselle. Celui-ci dit constater que beaucoup de locataires ont un emploi peu payant. «C’est une nouvelle réalité. Les gens travaillent à petit salaire et sont pauvres. C’est pourquoi je suis d’accord avec le salaire minimum à 15 $ de l’heure», dit-il. Retombées économiques Comme plusieurs autres dans le domaine, Bertrand Loiselle souhaite que le gouvernement fédéral se remette à subventionner la construction de logements sociaux, ce qu’il a cessé de faire en 1994. Il plaide que les immeubles sociaux ont des retombées positives pour ses occupants mais aussi les villes et les entreprises locales. «L’argent qu’une personne ne consacre pas à son loyer elle va le dépenser dans les commerces de son voisinage. Aussi, on paye environ 600 000 $ en taxes municipales. Et on est un important donneur d’ouvrage. On a un budget jusqu'à 5 M $ par année dont bénéficient les entrepreneurs locaux», souligne Bertrand Loiselle. Quelques données - Châteauguay comptait 781 logements sociaux en 2017
  • 1920 ménages de Châteauguay consacraient plus de 30 % de leur revenu au logement en 2016, soit 41 %
  • Avec son taux de 17 % de logements sociaux, Châteauguay se classe au 8e rang sur 82 villes de la CMM
  • 25 % des ménages de Châteauguay étaient locataires en 2016
(Source : Communauté métropolitaine de Montréal)

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