Opinion

Lettre ouverte - L'Association libérale locale demande une convocation d'urgence de l'Assemblée nationale

le vendredi 14 janvier 2022
Modifié à 14 h 42 min le 14 janvier 2022
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Jean-François Primeau, président de l'Association libérale de Châteauguay

Châteauguay, le 12 janvier 2022
Lettre à Mme MarieChantal Chassé, députée de Châteauguay 


Madame,
Depuis maintenant près de 22 mois, le gouvernement de François Legault gère la pandémie de
la COVID-19 en état d’urgence et aux moyens de décrets et d’arrêtés ministériels. De conférence
de presse en conférence de presse, depuis près de 2 ans, dans le même décor, le premier
ministre et ses accompagnateurs, utilisant sensiblement les mêmes mots, décrètent sur nos
allées et venues et nécessairement sur nos libertés dans l’objectif de vaincre le fameux virus et
d’assurer la meilleure protection de la population.


Le gouvernement a bien sûr, tantôt, bien fait et tantôt, commis des erreurs. Il s’est parfois repris
et s’est parfois enfoncé dans de mauvaises orientations. Malgré tout, les partis d’opposition ont
toujours défendu le respect des mesures et soutenu l’autorité du gouvernement tout en
proposant des solutions.


L’entêtement du gouvernement sur différents sujets lui a valu, par ailleurs, de contribuer à
l’érosion de la confiance du public et dans le contexte de la 5e vague, à perdre le contrôle de la
gestion de la pandémie. Si bien que les résultats qu’affiche le Québec ne sont pas toujours
enviables. Ainsi, les critiques fusent de toute part depuis quelques semaines. Les chroniqueurs
et observateurs dressent la liste des cafouillages, entêtements et retards du gouvernement
caquiste, tandis que d’autres relèvent le manque d’indépendance des experts du
gouvernement. Plus récemment, même le Collège des médecins exprimait du mécontentement
dans la gestion de la pandémie. Bref, face à ce constat, il est clair que la confiance du public est
gravement atteinte.


À Châteauguay et partout au Québec, que ce soit le personnel et le milieu de la santé, le
personnel des centres de la petite enfance, les travailleurs dans nos écoles, nos restaurateurs, le
milieu culturel, nos jeunes ou nos aînés, tous demandent à être mieux écoutés et entendus par
leurs représentants. Si le modèle de gestion paternaliste, adopté au début de la pandémie
apparaissait rassurant, il est clairement révolu. Les erreurs des dernières semaines l’ont
démontré sans équivoque.


C’est pourquoi la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a demandé au premier
ministre, François Legault, de convoquer d’urgence l’Assemblée nationale et d’assurer des
rencontres régulières avec l’opposition. La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, parlant
pour Québec solidaire, a rapidement appuyé cette demande et le Parti québécois a confirmé la
nécessité d’un débat démocratique sur les mesures du gouvernement.


L’objectif est d’obtenir les réponses nécessaires aux questions, de développer un nouveau
modèle de gestion de la pandémie, plus transparent et plus démocratique, d’accroître la
confiance de la population et ultimement de reprendre le contrôle de la situation. Il faut aussi,
de toute évidence, clarifier le plan de sortie de crise qui conduira à la levée de l’urgence
sanitaire et à la reprise d’une normalité.


La première réponse au bureau du premier ministre est venue de son attaché de presse, Ewan
Sauves, qui jugeait contre-intuitif de convoquer l’Assemblée nationale. Vous avez bien lu ! Les
instincts du bureau du premier ministre d’une démocratie occidentale lui suggèrent de ne pas
convoquer les parlementaires pour gérer la plus grande crise des temps modernes alors qu’elle
sévit depuis 22 mois et alors que les formations politiques qui représentent 62 % des électeurs
sont favorables à la démarche ! Cette cavalière réponse est en soi inacceptable, mais elle est
d’autant ironique que déjà, plusieurs observateurs ont reproché au gouvernement de gérer la
crise par… instinct.


Depuis, le Premier ministre a annoncé une intention de tenir des rencontres hebdomadaires
avec les partis de l’opposition, c’est un pas dans la bonne direction. Il omet toutefois de
convoquer l’Assemblée nationale et continue à improviser et annoncer des mesures de la même
façon. Or, Un nouveau modèle de la gestion de la pandémie s’impose.


Ainsi, je vous demande respectueusement de faire le nécessaire au sein de votre formation
politique afin qu’il soit donner suite favorablement à la demande de la cheffe du Parti libéral du
Québec et que l’Assemblée nationale soit convoquée dans les plus brefs délais, et ce, dans le
respect des mesures sanitaires, évidemment.


Dans l’attente, veuillez agréer, madame Chassé, l’expression de mes sentiments les meilleurs

Me Jean-François Primeau
Président de l’Association libérale de Châteauguay

 

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