Sports

Périlleuse chasse à l'ours

le mardi 07 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 07 juillet 2015
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

L'ours se chasse avec un appât comme le poisson. «Mais c'est un peu plus dangereux !», lance en riant Richard Colpron, qui parle en connaissance de cause.

Un spécimen de 300 livres lui a donné une bonne frousse ainsi qu'à son fils, au début du mois de juin, à 40 km au nord de Matagami.

L'aventure commence avec le fils, Marc-André, qui chasse l'ours dans cette région. Il place des poissons dans un baril et se cache 300 mètres plus loin, armé d'un fusil de calibre 30.06. «L'ours est apparu dans son dos. Il a donné une tape sur une palette de bois. Mon fils a eu peur. Il a crié et il a tiré en l'air; l'ours s'est sauvé», raconte M. Colpron. Après cette mésaventure, le retraité de la police de Châteauguay amateur de chasse au gros gibier depuis 40 ans a décrété : «Je vais aller le chercher ton ours !»

Huit heures d'attente avec les brûlots

Richard Colpron a commencé à guetter son baril d'appâts à 8h le matin du 6 juin. Ça faisait huit heures qu'il attendait en déplaisante compagnie. «C'était infesté de mouches noires et de brûlots. J'étais piqué partout. Il faut être patient», souligne-t-il. L'ours s'est pointé vers 16h mais pas à l'endroit où le chasseur l'espérait. «Il s'est présenté derrière moi. Je l'ai vu à la dernière seconde. Il avançait vers moi. Il grognait. J'ai tiré deux balles bien placées», raconte M. Colpron. Il a eu peur, avoue-t-il.

Son fils est allé le retrouver pour ramener le gros gibier. «Il sautait de joie et il m'a sauté dans les bras», dit Richard Colpron. Initié à la chasse par son père, celui-ci partage sa passion avec son fils depuis maintenant une vingtaine d'années.

150 livres de viande

L'ours finira dans les assiettes. Père et fils se partageront environ 150 livres de viande. «On mange les parties les plus tendres. Ça fait de la bonne saucisse à l'érable !», assure Richard Colpron. Cet ours est le troisième abattu par lui.