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Le propriétaire de Mélimax se défend dans une affaire de dépotoir illégal

le mardi 20 mars 2018
Modifié à 14 h 16 min le 20 mars 2018
Par Production Gravite

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(Texte d'Éric Tremblay) La Presse révélait mardi que l’ancienne sablière du chemin Ridge à Godmanchester serait en fait un dépotoir illégal. Une situation qui pourrait avoir des impacts néfastes pour l’eau potable consommée par les résidents révèle le ministère de l’Environnement. Dans un rapport d’inspection, on fait état d’odeurs nauséabondes à la limite du supportable. Du sulfure d’hydrogène a aussi été constaté sur le site, situé au-dessus de la nappe phréatique. Le propriétaire de l’ancienne sablière est Mario Landry, propriétaire de l'entreprise Mélimax à Châteauguay, actif dans le domaine des déchets et du recyclage, notamment, des déchets de chantiers de construction. Au moment de l’acquisition du site à Godmanchester, il a demandé de l’utiliser pour procéder à de l’enfouissement. Le ministère de l’Environnement lui a refusé sa demande, mais a permis à l’entrepreneur d’y faire des activités de concassage et tamisage de pierre, béton ou ciment.

Les inspecteurs du ministère ont toutefois constaté au fil des ans que de l’enfouissement y avait été fait. Plastique, métal, cuir, matériels électroniques, brefs des déchets de natures diverses s’entrechoquaient dans l’amas de matières.
Le ministère a déposé en cour des documents qui font état du déversement de matières provenant de trois camions semi-remorques en provenance du Centre de tri Mélimax. Des avis de non-conformité n’ont pas obtenu de suite. N’empêche, le ministère de l’Environnement a indiqué que la situation représentait un danger grave pour l’environnement et la vie humaine et que les dommages seraient pratiquement irréversibles. On craint pour la contamination de la nappe phréatique avec des éléments tels le cadmium, chlore, mercure, plomb, nickel et peut-être d’autres matières résiduelles dangereuses.
Cour supérieure
La Cour supérieure devait rendre une injonction pour stopper les activités illégales et forcer l’entrepreneur à nettoyer le site. En attendant, l’entrepreneur ne devait plus permettre de nouveaux chargements sur le site. Or, les matières résiduelles auraient continué de s’accumuler sur le site. Le ministère a déposé une plainte pour outrage au tribunal; l’audience qui devait avoir lieu récemment a été reportée puisque l’avocate de Mario Landry ne pouvait être présente à la date déterminée. L’entreprise laisse entendre qu’elle a respecté les activités permises sur le site par le ministère. Le dossier se dirigera donc devant les tribunaux. L'entreprise réfute les allégations L'entreprise de Mario Landry nie avoir enfreint la loi. Elle assure avoir respecté son certificat d'autorisation.  Son avocate, Me Sophie Cardinal, a expliqué à La Presse que le site concerné est isolé et que «d'autres gens ont pu y jeter des choses». Elle a fait savoir que les cadenas de la clôture ceinturant l'endroit avaient «souvent été coupés», signe du passage d'intrus. Pas de plaintes au maire En entrevue au micro du 98,5 FM de Paul Arcand mardi matin, le maire de Godmanchester Pierre Poirier a dit ne pas savoir si des déchets, autres que des matériaux secs, y avaient été déposés. Il a dit ne pas y avoir senti d’odeurs suspectes, lui qui demeure sur le chemin Ridge. Poirier a dit qu’il irait faire une tournée personnelle avec son inspecteur. Le premier magistrat a affirmé ne pas avoir reçu d’appel de citoyens ni de plaintes à ce sujet lors des assemblées du conseil.