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Les sites contaminés n’ont pas d’impact sur l’eau du robinet dans la région

le vendredi 12 janvier 2018
Modifié à 9 h 34 min le 12 janvier 2018
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Malgré la présence de sites contaminés à plusieurs endroits en Montérégie, l’eau qui sort du robinet des municipalités environnantes est de bonne qualité, confirme la Société de conservation et d’aménagement du bassin de la rivière Châteauguay (SCABRIC). Le 9 janvier, le Journal de Montréal rapportait que «l’eau potable de 300 000 personnes résidant entre Beauharnois et Longueuil est menacée par plus de 70 sites toxiques». Les informations sur ces sites proviennent du Plan directeur de l’eau de la SCABRIC publié en 2015. Les lieux identifiés dans ce document peuvent être des entreprises industrielles ou dans le domaine pétrolier, des dépôts à neige, des dépotoirs, des centres de tri, entre autres. Enjeu des lagunes polluées Questionné sur les risques de contamination de l’eau potable pour le secteur des villes de Châteauguay, Mercier, Sainte-Martine, Léry, le directeur général de la SCABRIC Félix Blackburn se fait rassurant. «L’eau potable de Châteauguay est très bonne. Elle est puisée dans le fleuve et il y a de très bonnes usines (d’eau potable)», indique-t-il. Les villes de Châteauguay et Beauharnois se sont d’ailleurs démarquées à l’automne en recevant des attestations d’excellence du Réseau Environnement pour la gestion et la qualité de leur eau. Le directeur général rappelle que si Châteauguay alimente en eau potable Mercier, Sainte-Martine et quelques résidences de Saint-Isidore et Saint-Urbain-Premier, c’est en raison d’une autre contamination qui date de près de 50 ans et qui n’est toujours pas réglée : les lagunes de Mercier. La contamination de la nappe phréatique à Mercier datant des années 70 est ralentie par un piège hydraulique, mais encore aujourd’hui, on ne connaît pas l’étendue de la pollution. «On aimerait bien ça savoir jusqu’où c’est pollué», mentionne M. Blackburn. Eau souterraine menacée Selon le directeur général de la SCABRIC, il est important de surveiller les sites contaminés pour protéger l’eau souterraine. «Ils ne font pas l’objet de suivis adéquats, affirme-t-il. L’eau souterraine est menacée par ces sites-là.» Selon lui, les MRC et les municipalités auraient intérêt à utiliser une étude hydrogéologique réalisée de 2004 à 2007 par des experts sur le territoire du bassin versant de la rivière Châteauguay pour réglementer l’implantation de sites ou de compagnies produisant des contaminants. «Cette étude décrit précisément les zones sensibles à la contamination», explique-t-il. En se fiant à cet outil, il serait possible de ne pas émettre de permis dans des zones plus risquées pour la contamination, notamment en raison de la composition du sol. Le PQ dénonce «l’inaction» du gouvernement Le député de Jonquière et porte-parole du Parti québécois en matière d’environnement Sylvain Gaudreault réclame que la ministre de l’Environnement Isabelle Melançon agisse au sujet des sites contaminés en Montérégie. «Faut arrêter de laisser traîner la situation», dénonce-t-il.  Selon lui, avec la réforme de la Loi sur la qualité de l’environnement, le ministère de l’Environnement s’est doté d’outils pour obliger les entreprises à agir. «L’inaction» du gouvernement au sujet des sites contaminés mine la confiance des citoyens envers l’État, croit le député. Québec doit avoir un plan de match pour régler la situation, ajoute-t-il. Le Soleil de Châteauguay a sollicité une entrevue avec le député de Châteauguay et ministre des Ressources naturelles Pierre Moreau au sujet des lagunes de Mercier et des sites contaminés dans la région. Son attachée de presse nous a informés que ce n’était pas possible cette semaine, car il était l’extérieur. Le Journal devrait pouvoir lui parler à son retour.