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Justice

Une enquête internationale contre le cybercrime mène à la fermeture d'un serveur à Beauharnois

le mardi 18 janvier 2022
Modifié à 16 h 43 min le 18 janvier 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

OVH à Beauharnois est l'un des plus importants centres de données au pays. (Photo: Journal Saint-François - Archives)

Les autorités internationales ont fermé VPNLab.net, un réseau virtuel privé (VPN), qui aurait extorqué des millions à ses victimes. Il utilisait des serveurs partout dans le monde, dont à Beauharnois chez OVH. 

Trois adresses IP étaient situés dans le serveur à Beauharnois, a rapporté La Presse dans un article le 18 janvier. Celui-ci a été fermé lundi vers 10 h, à l’instar d’une quinzaine d’autres dans le monde. 

« En tant que fournisseur infonuagique responsable, OVHcloud ne tolère aucunement la diffusion de contenu illégal et nous coopérons régulièrement avec les autorités locales en conformité avec nos obligations règlementaires, a indiqué Estelle Azemard, vice-présidente Amériques chez OVHCloud. À cette fin, nous avons défini des protocoles stricts afin d’accélérer le travail des autorités dans le cadre de leurs processus enquêtes, incluant des équipes dédiées qui collaborent constamment avec les autorités compétentes, dans le plein respect des législations locales en vigueur.»

Elle poursuit qu'en tant que fournisseur d'infrastructures d'infonuagiques, l'entreprise n'a en aucun cas accès aux contenus et aux données de ses clients. Son rôle consiste à fournir l’infrastructure et les environnements techniques nécessaires à son administration. 

Mme Azemard ajoute que les autres clients d'OVH à Beauharnois n'ont pas ressentis d'impacts de cette opération. 
La Gendarmerie royale du Canada, le corps policier impliqué dans l’opération au pays, a mentionné au Soleil de Châteauguay qu’aucune perquisition physique n’avait eu lieu chez OVH à Beauharnois. « L’entreprise ne pouvait pas savoir que leur serveur était utilisé à des fins criminelles, informe la GRC. OVH collabore d’ailleurs à l’enquête. »


Le bureau de la centrale criminelle du département de police de Hanovre en Allemagne a coordonné les opérations auxquelles ont aussi assisté les autorités policières des Pays-Bas, de la Tchéquie, de la France, de la Hongrie, de la Lettonie, l’Ukraine, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.  


Le service à double VPN procurait une plus-value à VPNLab.net pour les cybercriminels. Ceux-ci agissaient sans la crainte d’être découverts par les autorités.


Plusieurs enquêtes en cybercriminalités laissaient entrevoir que VPNLab.net était utilisé pour faciliter des activités illicites comme la distribution de logiciels malveillants ou lors de rançongiciel. Plus d’une centaine d’entreprises ont été identifiées comme à risque d’être ciblées par une cyberattaque avance Europol.


« Les actions menées dans le cadre de cette enquête montrent clairement que les criminels manquent de moyens pour cacher leurs traces en ligne, a affirmé Edvardas Šileris, chef du Centre européen contre la cybercriminalité d’Europol. Chaque enquête que nous entreprenons éclaire la suivante, et les informations obtenues sur les victimes potentielles signifient que nous avons peut-être anticipé plusieurs cyberattaques et violations de données graves. »


Présente à Beauharnois depuis 2012, OVH est un des plus importants centres de données au pays avec une capacité de 360 000 serveurs. L'an dernier, elle s'était dissociée d'un groupe extrémiste américain après avoir hébergé, à son insu, son site web.