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Autoroute 30 : un mur antibruit réclamé depuis cinq ans

le jeudi 10 août 2017
Modifié à 0 h 00 min le 10 août 2017
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Quelques centaines de résidents d’un quartier voisin de l’autoroute 30, à Châteauguay, réclament depuis cinq ans un mur antibruit. Sans être entendus.

«Les gens se sont résignés. Ils laissent leurs fenêtres fermées tout l’été», confie Jimmy Moran, de la rue Lavallée, qui a accepté de prendre la parole en leur nom. Le secteur est «oublié» par le ministère des Transports, reproche-t-il, alors que celui-ci leur avait promis un mur antibruit avant même la construction de l’autoroute 30.
«Ces citoyens ressentent une grande injustice puisque, de leur cour arrière, on aperçoit un mur antibruit du côté de Mercier, fait  observer Lucie Laberge, conseillère municipale du district. Pourquoi Mercier et Saint-Constant ont eu leur mur et pas Châteauguay? On a  l’impression que le MTQ rit de nous», enchaîne-t-elle.

Tests de son effectués

Attaché politique du député Pierre Moreau, Philippe Mercier confirme que des tests de son ont été effectués dernièrement dans deux secteurs de Châteauguay. Soit le secteur bordant l’autoroute à l’ouest du boulevard Saint-Jean-Baptiste (quartier des musiciens). Et celui allant vers l’est, entre les boulevards Saint-Jean-Baptiste et Saint-Joseph (où se trouvent les rues Lavallée et Saint-Georges). «Les résultats du secteur ouest ont été dévoilés par le MTQ. Le niveau de décibel enregistré ne justifie pas la construction d’un mur à cet endroit, fait part M. Mercier. Pour le côté est, les résultats sont attendus prochainement», ajoute-t-il.

Sans pouvoir deviner ces résultats, l’attaché politique ose toutefois présumer la construction probable d’un mur antibruit pour ce secteur. «De ce côté (est), il n’y a pas d’espace ni d’arbres entre l’autoroute et les maisons, comme c’est le cas du côté ouest. En plus, la route 132, qui passe entre les maisons et l’autoroute, ajoute au bruit», expose-t-il. 
Le député Pierre Moreau avait expliqué, lors d’une précédente entrevue au Soleil de Châteauguay, que la distance entre l’autoroute et les maisons pouvait parfois être trompeuse lors de tests de son. «C’est une question de diffusion de son plus que de proximité. Parfois, des résidences plus loin d’une autoroute ont un niveau de décibels supérieur à des maisons plus rapprochées parce que le son monte en entonnoir», avait-il expliqué.

«Une vieille promesse»

De son côté, la mairesse de Châteauguay, Nathalie Simon, assure faire régulièrement pression sur le MTQ pour que celui-ci construise le mur, mais ajoute ne pas pouvoir «agir à sa place». «Selon nous, c’est de la mauvaise foi. Ils doivent mettre un mur puisqu’il s’agit d’une vieille promesse de leur part», soutient-elle. Elle signale que dans ce dossier «très compliqué», plusieurs changements ont complexifié les interventions de la Ville. Entre autres, «des changements de plans lors de la construction de l’autoroute, une modification aux normes de décibels, et un changement au niveau administratif, qui a fait changer le dossier de mains au sein du MTQ», énumère-t-elle.