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Conflit entre le Syndicat des pompiers et Mercier

le vendredi 26 avril 2019
Modifié à 16 h 49 min le 26 avril 2019
Par Simon Deschamps

sdeschamps@gravitemedia.com

Le Syndicat des pompiers et des pompières du Québec (SPQ-FTQ) et la Ville de Mercier sont à couteaux tirés à la veille de la négociation d’une nouvelle convention collective pour les sapeurs merciérois. La Ville de Mercier a annoncé le 16 avril avoir fait économiser aux contribuables plus de 300 000 $ à la suite de la réorganisation de son service incendie amorcé il y a un peu plus d’un an. En plus de cette épargne, « la Ville a optimisé les services offerts aux citoyens », a souligné le directeur général de la Municipalité René Chalifoux. Sur la même tribune, Lise Michaud a dénoncé des « manœuvres syndicales déplorables visant à obtenir la démission ou le congédiement de notre directeur sécurité incendie Éric Steingue ». Le syndicat national des pompiers, le SPQ-FTQ, a vertement critiqué cette « attaque publique qui contribue à envenimer un climat de travail déjà mis à mal » en plus de dénoncer les réformes mettant « la sécurité de la population et de ses biens en danger », a-t-il réagi dans un communiqué de presse. Budget diminué En mai 2018, Mercier a aboli quatre postes de chefs aux opérations à temps partiel pour en créer un à temps plein. Ce changement avait pour but d’assurer une meilleure couverture des heures en caserne pour les chefs aux opérations. Le directeur général de la Municipalité René Chalifoux a indiqué que la masse salariale du service incendie est passée à 1,5 M$ en 2019 comparativement à 1,8 M$ en 2017. Le budget total du Service incendie a atteint 1,77 M$ en 2019 comparativement à 2,17 M$ en 2017. Le Service de sécurité incendie de Mercier compte 32 postes de pompier à temps partiel, deux de chef aux opérations, un de secrétaire et un de directeur. Le Syndicat déplore « qu’on accuse nos pompiers de vouloir toujours plus d’argent, alors qu’on sait qu’un pompier à Mercier ça gagne 20 000 $ en moyenne annuellement », fait part Sylvain Piteau, conseiller syndical au SPPQ-FTQ affecté au dossier de Mercier. Entente multicaserne L’entente multicaserne avec la Ville de Châteauguay a été annulée en septembre 2018. Les sapeurs merciérois ne répondent donc plus simultanément avec leurs voisins pour des appels concernant certains types de bâtiment comme des écoles, résidences pour personnes âgées, hôpital et centre régional. Avec ces changements, Mercier prévoit que ses pompiers répondront à 300 appels d’urgence en 2019.  Lorsque l’entente multicaserne était en vigueur entre janvier 2017 et septembre 2018, les sapeurs sont intervenus sur 464 appels en 2017 et à 448 reprises en 2018. En 2016, les pompiers ont été alertés 233 fois. « Lorsqu’on répondait aux appels en multicaserne avec Châteauguay on découvrait le territoire de Mercier chaque fois et ça entrainait des coûts supplémentaires », de dire M. Chalifoux. Cependant, Mercier intervient toujours aux côtés des sapeurs châteauguois s’ils demandent du renfort. Schéma de risques La Ville a également modifié sa procédure de déploiement des pompiers en cas d’alerte. [caption id="attachment_38184" align="alignright" width="521"] Éric Steingue[/caption] En octobre dernier, suivant un incendie à l’école des Bons-Vent où six pompiers étaient intervenus, M. Chalifoux avait soutenu que le schéma de couverture de risques « a des exigences qui sont plus grandes que le besoin réel » et que M. Steingue avait été mandaté « en termes de temps de réponse, de nombre de pompiers pour les différents types d’interventions ». La municipalité milite pour des changements au schéma auprès de la MRC de Roussillon, alors qu’il peut être révisé en 2019. M. Piteau estime que la Ville de Mercier fait fausse route. Il raconte qu’avec les schémas de risques le Québec s’est donné « l’opportunité d’avoir une force de frappe efficace pour combattre des incendies » et que la majorité des villes croient « que leurs schémas atteignent le minimum requis [pour être efficace lors d’une intervention] » « On trouve spécial qu’une ville veuille aller à l’encontre de ça. Le message qu’on entend à travers le Québec c’est que les villes veulent conserver leurs schémas ou encore le bonifier », a-t-il fait savoir. Tension Les deux parties ont eu une courte rencontre il y a quelques semaines. Une rencontre qui s’est mal déroulée de l’avis des deux parties. « Leur seul objectif était de remettre en cause le lien de confiance avec Éric Steingue et ils affirmaient ne plus vouloir travailler avec lui », raconte M. Chalifoux. « La Ville n’a rien contre le syndicalisme, mais pas de cette manière. On est extrêmement satisfait du travail de M. Steingue qui répond au mandat que la Ville lui a donné. » « On s’est fait recevoir de façon un peu cavalière. On a mis fin à la rencontre. On ne voulait pas se chicaner. On veut discuter et faire avancer les dossiers », a affirmé M. Piteau. « Le climat de travail est préoccupant. Les compressions, les façons de faire et le style de gestion amènent de la grogne et présentement ça ne fonctionne pas du tout. » À lire aussi:  Mercier veut des changements au schéma de couverture de risques