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Des familles ukrainiennes devraient bientôt arriver dans la région

le mercredi 30 mars 2022
Modifié à 18 h 02 min le 07 avril 2022
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Virginie Primeau essaye de faire venir ses beaux-parents ukrainiens. De gauche à droite : Nataliya et Evgeniy Druzhynin, Mme Primeau et son conjoint Nikita Druzhynin. (Photo : Gracieuseté)

Des résidents de notre région se préparent à recevoir des familles ukrainiennes fuyant la guerre. Deux familles devraient arriver dans les prochaines semaines.

Natalie Socqué, résidente de Léry, était déjà préoccupée par la situation en Ukraine lorsqu’elle a entendu parler Viktoria Gabal et sa famille grâce à une amie en commun. Mme Gabal, son conjoint et leurs jumeaux de trois ans ont dû quitter Kyiv vers la Pologne sans préavis lorsque les hostilités ont commencé. 

Mme Socqué, qui a une clinique dentaire à Châteauguay, a appris que la dame ukrainienne travaille dans le même domaine.

«Quand [mon amie] m’a dit ça, j’ai dit, est-ce qu’elle veut venir au Canada ? Si elle veut venir au Canada, dis-lui qu’en arrivant, tout de suite, je lui donne un travail d’assistante dentaire», raconte-t-elle. 

Mais la famille ukrainienne avait des besoins plus urgents : avant de se rendre au Canada, elle devait sortir de la Pologne. Mme Socqué et son conjoint ont écrit des lettres à l’ambassade canadienne pour les aider à obtenir un visa. Ils leur ont également trouvé un logement à Beauharnois grâce à l’aide de la courtière immobilière Mylène Gagnier. Mme Socqué et son conjoint vont payer le premier mois du loyer. 

La famille photographiée à Kyiv. (Photo : Gracieuseté)

Souhaitant que la famille soit bien entourée par des membres de sa communauté, Mme Socqué a cherché des Ukrainiens vivant dans la région. Elle a trouvé Janna Lesnic, Merciéroise d’origine ukrainienne, grâce à un article du Soleil de Châteauguay.

Les deux dames ont ainsi commencé leur collaboration. Mme Lesnic amasse des objets dont la famille aura besoin et prépare l’appartement en vue de leur arrivée la semaine prochaine.

«Dans ma famille, personne ne veut quitter pour l’instant, explique-t-elle. C’est pour ça que j’essaie d’aider les gens qui vont venir ici, pour me sentir utile, pour oublier un peu tout ce qui se passe en Ukraine.»

Elle prévoit les inviter souper chez elle. «On va tout faire pour qu’ils se sentent bien ici, en sécurité. Pour qu’ils oublient tout ce qui se passe».

Des défis qui ne s’arrêtent pas à la frontière 

Ayant elle-même passé par un processus d'immigration il y a quelques années, Mme Lesnic s'inquiète quant aux ressources disponibles pour les nouveaux arrivants. Elle craint que plusieurs personnes aient de la difficulté à payer le loyer et à trouver une place en garderie. Ils auront une carte d’assurance maladie mais le processus peut prendre quelque temps, dit-elle.

«Même pour moi c’était un choc de venir au Canada, exprime-t-elle. Imaginez quelqu’un qui quitte en urgence son pays. Quel stress, quel état d’esprit! Ils ont besoin d’un peu de temps pour bien commencer ici, puis ils ne vont pas avoir ce luxe de se reposer parce qu’il va falloir qu’ils commencent à bouger, à travailler.»

Une deuxième famille à Mercier

La danseuse professionnelle Virginie Primeau partage certaines de ces préoccupations. Elle habite à Mercier avec ses parents et son conjoint d’origine ukrainienne Nikita Druzhynin. La famille essaie de faire venir les parents de M. Druzhynin qui ont quitté Kyiv après qu’un centre d’achats ait explosé près de leur appartement. 

«Les fenêtres de leur appartement ont complètement sauté, dit Mme Primeau. C’est ça qui les a convaincus de partir parce qu’à leur âge, de laisser toute leur vie derrière eux, et de devoir se rebâtir une vie dans un autre pays, c’est quand même quelque chose.»

Le couple devrait pouvoir venir au Canada dans quelques semaines, dit-elle.

«C’est sûr que mes parents vont les garder ici tant qu’il faut. On n’est pas rendus là, mais c’est sûr qu’à moment donné il va falloir avoir des ressources.»

Les danseurs, qui ont participé à l’émission Révolution l’année dernière, prévoient organiser une soirée-bénéfice avec des collègues pour amasser des fonds pour que ses beaux-parents «puissent se bâtir une vie ici».

Comme d'autres familles ressortissantes pourraient choisir de s'établir dans la région, un comité regroupant diverses sources communautaires et institutionnelles a été formé récemment à Châteauguay.