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Entretien avec le chef d’orchestre de l’Hôpital Anna-Laberge

le mercredi 15 septembre 2021
Modifié à 13 h 59 min le 15 septembre 2021
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Martin Larose, directeur des activités hospitalières à l’Hôpital Anna-Laberge. (Photo : Le Soleil-Denis Germain)

Presqu’au même moment où le Protecteur du citoyen rendait son rapport préoccupant sur la situation à l’Hôpital Anna-Laberge, Martin Larose est arrivé en poste avec un mandat particulièrement costaud: fonctionner l’hôpital de Châteauguay dans ce contexte où la pénurie de main-d’œuvre s’accentue et que les employés toujours en poste sont exténués.

La nomination de M. Larose comme directeur des activités hospitalières a été faite à la mi-juin, à la demande de la PDG par intérim du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO), Lise Verreault, qui souhaitait avoir un chef d’orchestre par hôpital. Il travaille en collaboration avec d’autres départements, dont un coordonnateur des activités médicales dans l’espoir «de casser les silos dans l’organisation».

«J’ai un mandat quand je me lève le matin: c’est de voir comment fonctionne notre hôpital», explique-t-il en entrevue.

Si l’on se fie au rapport de l’ombudsman, plusieurs choses ne fonctionne pas dans l’établissement. L’un des défis majeurs à Anna-Laberge est le manque d’employés.

«On passe la majorité de notre temps à gérer des problèmes de pénurie», souligne-t-il en précisant que cette réalité n’est pas unique à Châteauguay, puisqu’elle se vit à l’échelle de la province. La pandémie a accentué un enjeu déjà existant. Des stratégies de recrutement seront en branle cet automne pour tenter d’augmenter le nombre d’employés, informe celui dont le bureau est à l’intérieur de l’hôpital.

Le bien-être des employés

Questionné sur sa priorité des prochains mois, Martin Larose indique qu’il souhaite améliorer le bien-être des employés. «C’est primordial. Les gens qui me connaissent savent que si je m’amuse plus, ça ne vaut pas la peine de travailler. Actuellement, je suis obligé d’admettre que, pour l’ensemble de mes employés à l’hôpital, je ne suis pas sûr que les gens s’amusent», commente-t-il.

Pour y arriver, il dit aller sur le terrain pour échanger avec le personnel et leur offrir des outils de communication afin qu’ils puissent s’exprimer sur la situation et proposer des idées. «Nos employés sont nos meilleurs ambassadeurs. Il faut qu’ils puissent dire: c’est intéressant de venir travailler chez nous.»

Il croit également que le bien-être des employés est fondamental pour donner un bon service au patient.

Les enjeux aux urgences

M. Larose aura également du pain sur la planche pour mettre en œuvre des recommandations faites par le Protecteur du citoyen, notamment dans le secteur des urgences. L’ombudsman a soulevé que ce département utilise des outils informatiques désuets. La configuration physique des lieux, modifiée pendant la pandémie pour délimiter des zones froides et chaudes, nuit également au travail efficace des employés.

Le dossier des outils informatiques est présentement en cours d’analyse pour déterminer les options possibles et compatibles avec les systèmes en place, assure le directeur des activités hospitalières.

Quant à la configuration des urgences, elle ne changera pas pour l’instant. «Sachant qu’on est au début de la quatrième vague – on espère que la vague sera très petite –, on a choisi de ne pas défaire ce qui avait été monté en terme de COVID pour l’instant», explique M. Larose tout en reconnaissant que cela complique le travail du personnel sur place.

Il souligne que la demande du Protecteur du citoyen de réintégrer du personnel multidisciplinaire à l’urgence a été faite. Des inhalothérapeutes, des physiothérapeutes, des infirmières de liaisons différents professionnels techniques également sont de retour sur le plancher, alors que plusieurs de ces employés avaient été délestés depuis la pandémie.

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