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La Coupe Stanley du Lightning de Tampa Bay a une saveur locale

le mardi 03 novembre 2020
Modifié à 16 h 14 min le 02 août 2021
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

De son propre aveu, Mark Lambert était aussi excité de soulever la Coupe Stanley que de revoir sa conjointe et ses enfants, au terme de trois mois de séries éliminatoires jouées dans une bulle loin des siens.

Le préparateur physique du Lightning de Tampa Bay confie «n’avoir pas trouvé évident» de ne pas pouvoir être près de sa famille, notamment de sa fille de 15 mois dont il a «manqué plusieurs mois de sa vie». Les spectateurs étaient interdits d’accès durant les premières rondes des séries en raison de la pandémie.

«C’était difficile de ne pas pouvoir partager ce moment avec eux. Je suis parti de Toronto le lendemain pour les retrouver, raconte celui qui vit en Floride l’hiver et à Léry l’été. Ils auraient pu m’accompagner pour la finale de la Coupe Stanley, mais il aurait fallu qu’ils passent par plusieurs semaines de quarantaine à l’hôtel. C’est impossible de garder deux jeunes enfants à l’hôtel sans sortir!»

L’homme qui a occupé le même poste avec les Patriotes de Châteauguay dans la Ligue de hockey midget AAA de 2005 à 2011 reste humble face à son exploit. «Remporter la Coupe Stanley est la raison pour laquelle on fait ce métier. C’est l’objectif de fin de saison», résume-t-il, sans entrain outre mesure.

S’entraîner à la maison

L’aide de M. Lambert a été requise par l’équipe bien avant que les joueurs reprennent le collier en juillet. Ceux-ci devaient garder la forme à la maison d’ici à ce que la saison reprenne. «Nous sommes chanceux, car plusieurs joueurs de l’équipe vivent en Floride. Ç’a été plus facile de garder le contact et conserver l’esprit d’équipe», explique celui qui a aménagé des gymnases à même leur maison pour leur permettre de s’entraîner.

Le propriétaire du centre d’entraînement Axxeleration à Châteauguay n’a jamais vécu pareille situation depuis ses débuts dans la Ligue nationale de hockey en 2011. Même le lock-out en 2012, qui avait contraint la ligue à réduire le nombre de parties à 48, n’a pas été aussi difficile à gérer, dit-il. «Au moins, on avait accès aux installations. Cette année, c’était totalement interdit», souligne celui qui rappelle que certains joueurs vivent en appartement ce qui limite leurs options.

Pas de journée avec la Coupe Stanley

Au moment de l’entrevue, soit deux semaines après avoir remporté le prestigieux trophée le 29 septembre, le principal intéressé n’avait toujours pas eu «sa journée» avec la Coupe Stanley et ignorait le moment où il pourra le faire. «On nous dit qu’on l’aura, mais c’est difficile de la faire sortir du Canada, où la finale a été disputée, en raison de la COVID», fait-il remarquer. Le deuil de ne pas pouvoir fêter cet accomplissement avec les siens est d’autant plus difficile à accepter que le préparateur physique avait prévu plusieurs scénarios pour souligner son exploit.

Un président fier

Le président des Grenadiers de Châteauguay dans la Ligue de hockey midget AAA, Michel Parent, raconte avoir suivi attentivement la finale de la Coupe Stanley remportée par le Lightning de Tampa Bay. Il estime que Mark Lambert a laissé «un legs exceptionnel» aux joueurs locaux en ouvrant le centre d’entraînement Axxeleration à Châteauguay. «Je suis très content pour les jeunes joueurs qui peuvent en bénéficier. Beaucoup de joueurs de la Ligue nationale de hockey viennent d’ailleurs s’y entraîner pendant l’été», raconte-t-il.